Paul-Eric Kingué, ex- maire de la commune de Njombé-Penja, situé à 100 kilomètres de Douala vient de recouvrer la liberté après sept années de détention. La plus haute juridiction du pays, la Cour suprême, l’a disculpé concernant les deux affaires dans lesquelles il était poursuivi depuis 2008 et qui lui avaient valu une condamnation à perpétuité. Pour ses avocats, l’heure est au triomphe.
Tout commence, le 8 février 2008, lorsque Paul-Eric Kingué, fraîchement élu maire de la commune de Njombé-Penja, est cueilli à son domicile et traduit devant le tribunal. Officiellement l’Etat du Cameroun lui reproche d’être l’un des instigateurs des violentes émeutes qui viennent d’ensanglanter le pays. Sa commune, qui abrite un important complexe agroalimentaire, a connu de graves saccages et le maire est soupçonné d’y avoir contribué par l’entremise de casseurs.
La justice alourdira bientôt son cas avec une nouvelle affaire, le détournement de 4,5 millions de francs CFA destinés à la construction d’une adduction d’eau. Sa défense crie à l’acharnement, mais rien n’y fait, la sentence du tribunal sera curieusement lourde : prison à perpétuité. Tout semble faire penser qu’il pourrait s’agit d’un règlement de compte, tant la sentence disproportionnée au vu des faits.
Près de huit ans plus tard, au terme d’une longue et éprouvante procédure judiciaire derrière les barreaux, la Cour suprême a annulé le jugement à la grande satisfaction de l’avocat de l’ancien élu, maître René Manfo : « La Cour Suprême vient d’annuler d’abord ce jugement Nkonsambga, l’arrêt rendu par la cour d’appel du Littoral et ordonné la mise en liberté de Paul-Eric Kingué. Si quelqu’un a des griefs à relever contre cette affaire, qu’ils aillent faire reprendre la procédure à Nkonsambga. Je ne vois pas qui va le faire parce que ce dossier est vide. »
Autant dire que pour sa défense, l’affaire est close. Mais pour l’ancien maire, une nouvelle page s’ouvre. La question est de savoir désormais s’il compte retrouver son fauteuil municipale.