La situation difficile des sœurs jumelles vivant dans la région du Sud-Ouest, a été partagée par une utilisatrice de Facebook, Ayisha Toginia.
Selon Mme Togina, les adolescentes enceintes et leur père vivent dans une pauvreté abjecte et sont obligées de coucher avec des hommes pour pouvoir se nourrir.
« Des sœurs jumelles engrossées par le même garçon
Rencontrez cette famille de trois personnes. Un père qui se bat pour subvenir aux besoins de ses filles enceintes…
Ce n’est pas une belle histoire mais un exemple de la réalité de la vie, surtout dans la région anglophone du Cameroun où sévit la crise
Cette famille vivait à Tole où les deux sœurs (16 ans) ont été engrossées par le même garçon de leur âge dans leur communauté locale juste avant que la crise armée ne les oblige à déménager à Muea où elles sont restées chez l’ami de leur père qui casse des pierres pour le gravier.
Elles ont dû partir une nouvelle fois, cette fois à cause du harcèlement sexuel de l’ami de leur père. Toujours enceintes, elles ont été relogées dans une communauté située loin derrière Sandpit (Likoko), où elles vivent dans une maison en planches pourries, sans portes ni fenêtres.
Elles dorment sur un seul matelas posé à même le sol sans tapis et sans couverture ni draps. Leur maison est entourée d’une brousse, lieu de reproduction des moustiques et habitat d’autres animaux et insectes dangereux.
Leur toilette, accessibles par un chemin de brousse, n’a pas de toit mais un seul trou fait dans le ciment qui sert de sol. Le ciment gluant et branlant a été recouvert d’algues, de branches et de feuilles des arbres qui l’entourent. Pour des raisons d’intimité, deux draps de lit tachés de boue sont suspendus à l’entrée des toilettes à trois murs et aux nombreux trous.
Cette famille paie un loyer de 5 000 FCFA par mois pour rester dans cette maison, ils ne se nourrissent même pas régulièrement car leur père ne trouve pas de petits boulots quotidiens.
Une vérité exploitée par les hommes de la région qui emmènent ces filles enceintes vulnérables au lit, ce qu’elles acceptent pour se nourrir.
Vous vous demandez comment nous les avons rencontrées ? Nous avons rencontré ces filles enceintes lorsqu’elles sont venues à l’hôpital Solidarity de Buea. Nous avons obtenu leur adresse et avons loué une voiture pour nous rendre chez eux afin de constater leurs conditions de vie et de leur fournir du matériel de base. Avec leur permission, nous avons pris ces photos et vidéos pour partager leur histoire avec le monde entier.
Leur histoire est l’une des réalités de la pauvreté, des conflits et de la vie des personnes déplacées. Elle nous montre la vulnérabilité des filles pauvres et les effets néfastes du manque d’éducation.Nous appelons maintenant la communauté, les organisations de santé, les organismes d’autonomisation des femmes, le gouvernement et les personnes de bonne volonté à venir en aide à cette famille. L’Hôpital Solidarity s’occupe de leur suivi prénatal, mais il y a toujours une place pour un coup de main dans leur vie. »
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Crédit photo : yabaleftonline