Cameroun: rebondissement sur le meurtre de la jeune Lydienne tuée par un sous-préfet
Suite au témoignage que vient de faire Madame NKEMBE Madeleine, Cousine et Tutrice de la défunte, il serait difficile de croire à un coup de feu accidentel survenu après une mauvaise manipulation de l’arme à feu.
Selon le journal Cameroun Tribune dans son édition du lundi 27 juillet 2020, c’est dans la nuit du 24 au 25 juillet 2020 que la nommée Lydienne Solange Taba a été retrouvée morte, tuée par balles au domicile de Frank Derlin Eyono Ebanga, le sous-préfet de l’arrondissement de Lokoundje, une unité administrative située dans le département de l’Océan, région du Sud.
Pour Madame NKEMBE Madeleine, la jeune Lydienne a été assassinée. Dans un long témoignage publié sur facebook elle explique que le »couple » aurait eu une dispute :
« Lydienne est rentrée de Douala vendredi, un jour avant sa mort. A 20h, elle a mangé avec ses frères et sœurs, ensuite, elle a fait un selfi, c’était pratiquement sa dernière photo. Elle s’est habillée en pijama et s’est allongée au salon en regardant la télé avec ses frères. Aux environs de 22h, elle a reçu un coup de fils de son ami, le sous préfet ; à les suivre, ce n’était pas facile. Ils étaient entrain de converser, on savait que c’était une discute ; elle s’est exclamée : « en tout cas, j’arrive là bas ! Tu vas me dire ça en face ; Ebanga, j’arrive là bas ! Tu vas me dire ça en face !». C’est comme ça qu’elle s’échange, porte une robe et s’en va, en disant à sa petite nièce de ne pas fermer la porte. « Je ne vais pas dormir là bas ; je reviens », dit-elle, à la petite.
« Le matin, je me réveille et demande à la petite si elle est rentrée à la maison dans la nuit, la réponse était négative. Je reste à la maison toute la matinée sans voir Lydienne. C’est à 13h que le sous préfet de Kribi 1er avec une délégation arrive chez moi, et me demande de les suivre. Je résiste en leur demandant de me donner le motif ; ils me dirent que Lydienne a eu un petit souci ; je me disais que peut-être qu’il y a eu bagarre et qu’elle serait en cellule. J’ai envoyé mon amie pour aller s’enquérir des nouvelles ; c’est alors qu’elle m’appelle au téléphone, me demandant de bien m’habiller et de la retrouver à l’hôpital. Pensant qu’elle était aux urgences ; à ma grande surprise, c’est plutôt à la morgue qu’on me conduit, (elle fond en larmes) ; (elle se ressaisit), Lydienne sans vie était déjà nettoyée avec une petite culotte. Elle est morte à quelle heure ? Ils avaient déjà fait tout le travail et déposé le corps à la salle d’attente de la morgue. J’ai posé la question de savoir où était la robe qu’elle portait quand elle a quitté la maison, personne ne m’a répondu. Voilà tout ce que je sais. (Elle fond à nouveau en larme), ils ont tué ma sœur… ils l’ont tué…«
«Un vigile voisin du jeune sous-préfet au quartier administratif témoigne que les deux jeunes gens ont regagné la maison vers 23h (vendredi) et c’est aux environs de 9h, le samedi 25 juillet 2020, que le drame se produit. Et au moment de ce coup fatal, la maison n’avait que ses deux occupants qui y ont passé la nuit», indique le journal.
Crédit photo: snap221