Cameroun: polémique autour du Doctorat de Chantal Biya
L’universitaire camerounais Alain Fogue, cadre du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), a fait une sortie médiatique mercredi dernier, pour contester la procédure d’attribution du titre de Docteur Honoris Causa à la Première Dame du Cameroun, chantal Biya.
Il qualifie cette procédure d’attribution comme étant un «meeting du RDPC», le rassemblement démocratique du peuple camerounais, parti au pouvoir.
C’est l’université de Yaoundé II-Soa qui été désignée pour accueillir du 1er au 3 novembre 2016, un colloque portant sur les œuvres sociales de madame Chantal Biya, épouse du chef de l’Etat. Ce colloque se tiendra sous le haut patronage du Premier Ministre, Philémon Yang, et du soutien logistique, administratif et financier du Recteur de l’université. Cette cérémonie devrait en principe, s’achever avec l’attribution à Chantal Biya, du titre de Docteur Honoris Causa.
Pour le doyen de la Faculté des sciences juridiques et politiques, les activités de madame Chantal Biya, «bien que n’ayant aucune réalité institutionnelle, peuvent faire l’objet d’un colloque conduit par les universitaires».
Mais ce point de vue n’est pas partagé par le Docteur Alain Fogue, cadre du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC). Selon lui, ce colloque a un objectif bien précis. «C’est un authentique évènement politique, préparé dans l’ombre. Cet évènement faussement scientifique n’est rien d’autre qu’un meeting politique revêtu du déguisement scientifique», peut-on lire dans le journal Repères n°496 du mercredi 12 octobre 2016.
Dans une correspondance qu’il a adressée au Premier ministre et aux universitaires, le Docteur Alain Fogue fait prévaloir la loi du 12 juillet 2016 portant Code pénal. Son article 231-1 parle de l’interdiction d’une manifestation à caractère politique au sein d’un établissement public et en milieu éducatif. A cet effet, il ne doit donc pas être organisé sur le campus de l’université de Yaoundé II, un « meeting du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), déguisé en colloque ».
Alain Fogue s’insurge par ailleurs du fait que plus de 65 millions de Francs CFA ont été alloués à la tenue de cet évènement, pourtant les universités camerounaises connaissent une pauvreté infrastructurelle et financière alarmante.
