La chaine de télévision panafricaine Afrique Média, frappée d’une suspension temporaire d’un mois par le Conseil national de la Communication (CNC), a été scellée le 6 août 2015 par les éléments de la police nationale, sur instruction de Nji Yampen Yousmanou, sous-préfet de l’arrondissement de Yaoundé II.
La télévision privée a continué normalement ses émissions tout au long du week-end, malgré l’apposition des scellés. Les intervenants ont dénoncé « la stratégie » du CNC à déstabiliser cette chaîne.
L’apposition des scellés sur les locaux d’Afrique Média continue de diviser le pays. Pour la CNC, sa volonté première, n’est pas de sanctionner, mais de sensibiliser. « Notre mission essentielle est de promouvoir la liberté de la presse, la pluralité et la diversité médiatique, car il n’y a guère de démocratie et de prospérité sans une presse libre « , indique sur les médias à capitaux publics, Jean Tobie Hond, secrétaire général du Conseil national de la Communication.
Les panélistes de la chaine de télévision privée estiment pour leur part que le CNC agit sur instructions de la France. Ils ramènent sur le devant de la scène, la conspiration du CNC avec la France pour le renversement du régime de Yaoundé. L’association des journalistes du Cameroun (Snjc), avait soutenu la télévision panafricaine, estimant que le CNC dont le mandat du président avait expiré depuis 6 mois, est illégitime.
Après la suspension d’Afrique Média par le CNC, les responsables de la chaine ont saisi le tribunal administratif pour surseoir à cette décision et disent être en attente des réquisitions. A titre de rappel, la chaine de télévision, Afrique Média, vient d’être classée par un récent sondage au rang de 3e télévision la plus regardée au Cameroun. Pour quelques camerounais, la chaine de télévision a été suspendue pour avoir dit que la France soutenait Boko Haram.