Cameroun: L’ambassade des Etats-Unis limite ses déplacements dans les régions anglophones
La suspension des déplacements jugés non essentiels dans les régions anglophones du Cameroun par l’ambassade des Etats-Unis à Yaoundé durera jusqu’au 3 octobre prochain. Pour cause, une grave crise socio-politique.
Ce mardi 26 septembre, la représentation diplomatique américaine au Cameroun a écrit sur son site internet « L’ambassade des États-Unis a différé tous les déplacements non essentiels pour son personnel (…) dans les régions anglophones jusqu’au 3 octobre ». L’ambassade a aussi invité les citoyens américains à ajuster leurs plans de voyage en conséquence.
Elle a tenu à mettre en garde les ressortissants américains à propos des manifestations très violentes qui ont déjà eu lieu et qui pourront encore avoir lieu durant les deux prochaines semaines.
Le vendredi dernier, une manifestation d’indépendantistes avait eu lieu dans les rues des régions anglophones. Les séparatistes anglophones veulent proclamer symboliquement leur indépendance le 1er octobre, date de la réunification des parties anglophones et francophone du Cameroun.
De son côté, l’ambassade de France au Cameroun a aussi prévenu ses ressortissants. « En raison de tensions dans les régions anglophones du Cameroun, il est recommandé aux voyageurs devant se rendre dans cette zone d’éviter les rassemblements et de ne pas sortir la nuit », a-t-elle averti.
Après des explosions de bombes à Bamenda et Douala, la capitale économique, Yaoundé considère désormais les séparatistes comme des terroristes.
En novembre 2016, a débuté une protestation de la minorité anglophone, représentant 20% de la population camerounaise. Cette dernière dit être marginalisée, notamment, dans l’enseignement et la magistrature. Alors que certains anglophones exigent le retour au fédéralisme d’autres réclament la partition du Cameroun. Deux positions réfutées par Yaoundé.
En fin août dernier, le décret pris par le président Camerounais Paul Biya pour apaiser les tensions en arrêtant toutes poursuites judiciaires contre des leaders de la minorité anglophone, n’a eu apparemment aucun effet.