Cameroun: le président Biya ordonne la libération de 333 prisonniers, les séparatistes réclament plus
Le président Paul Biya a décidé d’abandonner les charges retenues contre 333 prisonniers arrêtés pour leur rôle présumé dans la crise qui servit dans les deux régions anglophones du pays. Mais les séparatistes ne sont pas satisfaits et affirment que c’est un coup monté politique.
L’annonce de la libération des prisonniers anglophones s’inscrit dans le cadre du grand dialogue national convoqué par le chef de l’Etat pour mettre fin aux combats entre dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Des affrontements entre l’armée et les séparatistes depuis le début de la crise en 2016 ont fait plus de 1 800 morts et plus de 500 000 déplacés.
« J’ai ordonné l’abandon des procédures pendantes devant les tribunaux militaires contre 333 personnes arrêtées pour délits, dans le cadre de la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest », a annoncé le président Biya sur Twitter.
Les sécessionnistes anglophones, qui tentent de former un État séparatiste appelé Ambazonia, ont déclaré jeudi que l’amnistie n’est pas suffisante.
Ils exigent la libération de plus de 5 000 personnes emprisonnées depuis 2016, dont 10 dirigeants condamnés en août à la prison à vie pour terrorisme et le retrait des militaires camerounais des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
« Nous n’accepterons pas une branche d’olivier d’une personne dont les troupes sont encore sur notre territoire », a déclaré Ivo Tapang, porte-parole de 13 groupes armés appelés les Contender Forces of Ambazonia, dans les propos cités par Reuters. « Nous allons intensifier notre lutte avec des armes et des balles », a-t-il ajouté.
La crise anglophone a commencé après la répression par le gouvernement des manifestations pacifiques fin 2016 dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest par des avocats et des enseignants qui dénonçaient la marginalisation.
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