Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) s’est insurgé contre le rapatriement forcé de 2600 réfugiés nigérians expulsés du Cameroun.
A en croire les responsables du Haut-Commissariat pour les réfugiés, l’acte commis par les autorités camerounaises « est illégal et constitue une violation du droit international ».
Le HCR s’est exprimé à travers un communiqué publié, mardi dernier. Le Cameroun a expulsé plus de 2600 réfugiés originaires du Nigéria. Ceux-ci ont été renvoyés dans leur pays d’origine « contre leur volonté ».
Babar Baloch, porte-parole du HCR, a cru bon de rappeler qu’un accord existait entre sa structure et le Nigeria mais aussi le Cameroun. Cet accord signé le 2 mars 2017 à Yaoundé devait permettre de rapatrier volontairement des ressortissants nigérians déplacés au Cameroun.
« Les réfugiés nigérians avaient fui les exactions violentes de Boko Haram », précise-t-il.
Rappelant la Convention de 1951, Babar Baloch a estimé le rapatriement forcé de ces réfugiés en est une « grave violation ».
« C’est une violation très grave des lois internationales. Ces retours ont eu lieu contre la volonté des réfugiés. Très soudainement, sans avertissement », a-t-il dit. Avant de poursuivre:
« Les personnes concernées n’ont même pas eu le temps de rassembler leurs affaires. Cela ne devrait pas arriver. Il s’agit de personnes désespérées cherchant aide et sécurité. »
Le gouvernement du Cameroun, pour sa part, a démenti les propos du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés.
« Il n’y a pas de retour forcé, d’autant plus que avec le Nigeria, je crois que c’était le 2 mars, le ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation du Cameroun et le ministre de l’Intérieur du Nigeria, en présence donc du HCR, ont signé une convention selon laquelle le rapatriement se fera de manière concertée, avec l’accord des victimes », clame Issa Tchiroma Bakary, le porte-parole du gouvernement camerounais.
A en croire Jeune Afrique, qui cite le personnel du HCR, les réfugiés sont rapatriés « contre leur gré », « sans leur laisser le temps de rassembler leurs affaires ».