Amnesty International a condamné la décision d’un tribunal militaire camerounais condamnant un chef de l’opposition, Aboubakar Siddiki, à 25 ans de prison pour hostilité contre la patrie. Ce dernier aurait tenté de provoquer »une révolution et un mépris à l’égard du président ».
La justice camerounaise lui impute un projet de « déstabilisation » du Cameroun en lien avec des rebelles centrafricains en 2013 dans l’Est du Cameroun au cours duquel des militaires et des civils ont été tués. Elle estime que M. Aboubakar Siddiki a été reconnu coupable d’hostilité envers la patrie, d’activités révolutionnaires et d’outrage au président de la République, Paul Biya.
Dans un communiqué, Amnesty International a estimé que M. Siddiki a été condamné au terme d’un « procès injuste », appelant à sa libération.
Aboubakar Sidiki, président du Mouvement patriotique du salut camerounais, principal parti d’opposition a été arrêté en 2014 dans le nord du Cameroun.
« Nous allons faire appel de cette décision, qui ne nous semble pas du tout juste », a déclaré son avocat Emmanuel Simh.
M. Biya est au pouvoir depuis 1982, et ses critiques l’accusent d’être autoritaire. Plusieurs personnes ont été tuées et des centaines arrêtées dans le cadre d’une répression des manifestations dans les régions anglophones où les populations se plaignent de la marginalisation dans le Cameroun francophone.
Des affrontements entre forces de l’ordre et militants indépendantistes ont fait plusieurs dizaines de morts.
L’armée a également combattu des combattants du groupe islamiste Boko Haram dans le grand Nord, qui traversent la frontière du Nigeria pour mener des attaques.
