Pierre Buyoya, ancien président du Burundi n’est plus le Haut Représentant Spécial du Président de la Commission de l’Union Africaine au Mali et dans le Sahel. Le procès sur la mort de Melchior Ndadayé y est certainement pour beaucoup.
Le fantôme de l’ex-président burundais Melchior Ndadayé continue de hanter la vie du Major Pierre Buyoya. Dans le procès sur son assassinat crapuleux le 21 octobre 1993, Pierre Buyoya et 18 de ses proches ont été condamnés à la prison à perpétuité. Ce meurtre du premier président Hutu élu démocratiquement par des conjurés Tutsi a toujours été nié par le principal accusé, Buyoya.
En poste à l’Union Africaine depuis 2012, Buyoya continue de rejeter toute implication. Il parle plutôt d’un procès politique initié par les autorités de son pays. Mieux, il les accuse de violer les termes de l’Accord d’Arusha qui avait mis fin au conflit burundais dans les années 90.
Mais sa position devenait intenable puisqu’en tant que fonctionnaire de l’Union Africaine, il constituait un objet de malaise entre son pays et l’organisation continentale. « Sa démission a été acceptée avec une grande reconnaissance pour l’excellent travail accompli au nom de l’Union africaine », indique-t-on du côté de l’Union Africaine.
En fait de démission, Buyoya a en fait été poussé vers la sortie. Celui qui aurait démissionné selon la version officielle, a dirigé le Burundi de 1987 à 1993 puis de 1996 à 2003. Il est accusé d’avoir commandité, planifié et fait exécuter Melchior Ndadayé, qui avait passé à peine trois mois au pouvoir.