Le président burundais, Pierre Nkurunziza a annoncé jeudi qu’il ne briguerait pas un nouveau mandat, alors même qu’il avait mis en place une nouvelle constitution lui permettant de rester au pouvoir jusqu’en 2034.
S’exprimant lors d’un rassemblement à kirundi, Pierre Nkurunziza a déclaré ne pas vouloir se répresenter en 2020 : « nous informons les Burundais et la communauté internationale que nous n’irons pas à l’encontre de ce que nous avons promis. Mon mandat prendra fin en 2020. Cette constitution n’a pas été modifiée pour favoriser le président Nkurunziza comme le disent les ennemis du pays. Je le promets et je suis prêt, de tout mon cœur, de toute mon âme et de toutes mes forces, à soutenir le nouveau président que nous allons élire en 2020. »
« Un homme peut changer sa position dans le lit, mais il ne peut pas changer sa parole », a-t-il ajouté.
Quelques heures seulement avant ce discours, Pierre Nkurunziza venait de promulguer une nouvelle Constitution. Votée par référendum le 17 mai dernier, elle permet au président de se maintenir au pouvoir jusqu’en 2034.
Les militants de l’opposition voyaient dans ce référendum un autre effort du président pour s’accrocher au pouvoir, une partie de la tendance d’un certain nombre de dirigeants africains à modifier les lois pour éliminer ou assouplir les limites de mandat.
La violence politique meurtrière et une tentative de coup d’Etat manquée ont suivi la décision de Nkurunziza en 2015 de briguer un troisième mandat. Plus de 1 200 personnes ont été tuées et des centaines de milliers ont fui le pays. L’année dernière, les juges de la Cour pénale internationale ont autorisé une enquête sur les allégations de crimes sponsorisés par l’Etat.
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