Burkina Faso: Ouverture du procès de Gilbert Diendéré et Djibril Bassolé
Le procès des généraux Gilbert Diendéré et Djibrill Bassolé, cerveaux présumés du putsch manqué de septembre 2015 au Burkina Faso, s’ouvrira ce mardi devant la justice burkinabè.
Prévue pour 09 heures (heure locale et GMT), l’audience se tiendra devant la Chambre de jugement du tribunal militaire, délocalisée pour la circonstance à la salle des banquets de Ouaga 2000, un quartier au sud de Ouagadougou.
Selon les sources judiciaires, les accusés risquent tous de “lourdes peines” au terme de ce procès « marathon » censé durer plusieurs mois.
Le 16 septembre 2015, des soldats du régiment de sécurité présidentielle (RSP), l’ancienne garde prétorienne de Blaise Compaoré, avaient tenté en vain de renverser le gouvernement de transition mis en place après la chute de M. Compaoré, chassé le 31 octobre 2014 par la rue, après 27 ans au pouvoir.
Le général Diendéré, qui avait pris la tête du coup d’Etat, et les autres personnes poursuivies sont notamment accusés d’attentat à la sûreté de l‘État, meurtres, coups et blessures volontaires.
Le général Djibrill Bassolé, ancien chef de la diplomatie, est lui poursuivi pour “trahison” sur la base de l’enregistrement d’une conversation téléphonique qu’il aurait eue avec le président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro, dans laquelle celui-ci semble affirmer son soutien au putsch de septembre 2015.
Selon des sources sécuritaires, un important dispositif de protection est prévu pour l’audience, mobilisant plusieurs centaines d’agents de sécurité à l’intérieur et aux abords de la salle d’audience, et des véhicules blindés, après l’annonce de velléités de manifestation le jour du procès.
Pour l’Association des blessés du coup d’Etat du 16 septembre 2015 (ABCE), le procès qui s’ouvre “donne l’espoir de panser (leurs) blessures et envisager une réconciliation”.
Ce procès devra être l’opportunité pour les accusés de “reconnaître leurs torts et demander pardon au peuple”, estime le secrétaire général adjoint de l’ABCE, Christophe Lompo.
Pour un membre de la société civile interrogé par Afrikmag, il est important que la vérité triomphe de ces procès. « Nous n’avons pas de parti pris, pour nous, il est important qu’on sache la vérité » a-t-il lâché au journaliste d’Afrikmag. Avant d’ajouter, » si Diendéré et Bassolé sont reconnus coupables, qu’ils subissent la rigueur de la loi »
Credit Photo: netafrique.net