L’ancien président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, a été condamné à la réclusion à perpétuité pour complicité dans l’assassinat de son prédécesseur Thomas Sankara en 1987 lors d’un coup d’État, a déclaré mercredi un tribunal militaire.
Le révolutionnaire marxiste charismatique Sankara a été abattu à l’âge de 37 ans, à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, quatre ans après avoir pris le pouvoir lors d’un précédent putsch.
Compaoré a été inculpé par contumace. Outre l’ancien président, ils sont deux condamnés à la prison à vie. Hyacinthe Kafando soupçonné d’avoir dirigé le commando qui a assassiné Thomas Sankara et le commandant de la garde de Compaoré au moment des faits. Ainsi que le général Gilbert Diendéré, l’un des chefs d’armée du putsch de 1987..
Les trois hommes ont été reconnus coupables d' »atteinte à la sûreté de l’Etat ». Blaise Compaoré et Gilbert Diendéré ont également été reconnus coupables de « complicité de meurtre » et Hyacinthe Kafando, soupçonné d’avoir dirigé le commando qui a tué Thomas Sankara, de « meurtre ».
« Le tribunal déclare Blaise Compaoré et Hyacinthe Kafando coupables d’atteinte à la sûreté de l’Etat, de complicité de meurtre et de recel de cadavre », a indiqué le tribunal dans son jugement.
Compaoré et Kafando ont tous deux ont précédemment nié toute implication dans la mort de Sankara.
Huit autres accusés ont été condamnés entre trois et 20 ans de prison. Trois accusés ont été acquittés.
Le verdict a été salué par des applaudissements dans la salle d’audience. Ce procès historique s’est ouvert en octobre 2021, 34 ans après la mort de Sankara, icône panafricaine, assassiné lors d’un coup d’État qui a porté Blaise Compaoré au pouvoir.
Ses avocats avaient d’emblée dénoncé « un procès politique » devant « un tribunal d’exception », estimant que la procédure « ne vaut rien ». M. Compaoré était soupçonné d’être le cerveau de l’assassinat de son ancien compagnon d’armes et ami arrivé au pouvoir par un putsch en 1983, ce qu’il a toujours nié.
Ils ont quinze jours pour faire appel de ces lourdes peines.
Compaoré a régné pendant 27 ans avant d’être évincé lors d’un autre coup d’État en 2014 et de s’enfuir en Côte d’Ivoire, où on pense qu’il vit toujours.