François Compaoré, frère de l’ex-président burkinabè qui avait été interpellé ce dimanche 29 Octobre à l’aéroport Charles De Gaulle en France a retrouvé sa liberté ce lundi.
Le frère cadet de l’ex-Président du Burkina Faso a recouvré sa liberté ce lundi. Toutefois, cette liberté reste en attente de l’examen d’une demande d’extradition du Burkina Faso dans l’enquête sur la mort du journaliste Norbert Zongo en 1998. C’est son avocat Pierre-Olivier qui a donné l’annonce, lundi 30 octobre.
Citoyen ivoiro-burkinabé résidant entre la France et la Côte d’Ivoire, il a été laissé libre sous contrôle judiciaire, a précisé son avocat. « Il doit prévenir en cas de voyage à l’étranger« , a-t-il ajouté. « La justice a estimé qu’il n’y avait pas lieu de donner à ce mandat l’aspect coercitif qu’il réclamait« , a déclaré Me Sur.
Selon lui, « le Burkina doit encore faire valoir en bonne et due forme une demande d’extradition ». « Je pense que le Burkina Faso fait un détournement de procédure judiciaire pour stigmatiser un homme coupable de s’appeler Compaoré« , a affirmé Pierre-Olivier Sur, qui assure que « des faits similaires en France seraient prescrits », donc pas poursuivis.
Personnage parmi les plus impopulaires des 27 ans du régime Compaoré, François Compaoré est réclamé par la justice burkinabè depuis le mois de mai dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat du journaliste d’investigation Norbert Zongo et de trois compagnons de voyage, le 13 décembre 1998. François Compaoré est poursuivi pour « incitation à assassinats« , selon un avocat de la famille Zongo, Me Bénéwendé Sankara.
Pour rappel Norbert Zongo, auteur de plusieurs enquêtes retentissantes dénonçant la mauvaise gouvernance sous le régime Compaoré, travaillait au moment de son assassinat sur la mort du chauffeur de François Compaoré, alors conseiller économique de son frère et surnommé le « petit président« . François Compaoré a un temps été inculpé de « meurtre et recel de cadavre » après la mort de son chauffeur, mais n’avait jamais été poursuivi dans le dossier Zongo avant l’émission de ce mandat d’arrêt.
Il « a été entendu trois fois par la commission d’enquête internationale et trois autres fois par une juridiction d’instruction au Burkina, or chacune de ces deux procédures l’a disculpé » dans ce dossier, fait valoir son avocat. François Compaoré s’est enfui du pays lors de l’insurrection populaire d’octobre 2014 et a obtenu la nationalité ivoirienne en même temps que son frère, aîné, Blaise Compaoré.
Le meurtre de Norbert Zongo avait entraîné de violentes manifestations contre le président Blaise Compaoré. Renversé fin octobre 2014 après 27 ans au pouvoir, il s’est réfugié en Côte d’Ivoire. Les autorités ivoiriennes refusent son extradition, alors qu’il fait l’objet d’un mandat d’arrêt international dans le cadre de l’affaire de l’assassinat du président burkinabè, Thomas Sankara en 1987, lors d’un coup d’État qui l’a porté au pouvoir.