Burkina/ Blaise Compaoré demande pardon pour l’assassinat de Thomas Sankara
« Je demande pardon au peuple burkinabé pour tous les actes que j’ai pu commettre durant mon magistère, plus particulièrement à la famille de mon frère et ami Thomas Isidore Sankara », écrit l’ancien président Blaise Compaoré dans une lettre adressée au chef de la junte militaire le Lieutenant-Colonel Paul Henri Sandaogo Damiba. Un courrier que Blaise Compaoré a fait transmettre par une délégation ivoirienne.
De quels actes parle précisément Blaise Compaoré, le courrier est muet la dessus. Mais l’évocation de Thomas Sankara est un indicateur important. Pour la première fois, Compaoré assume la mort de l’ancien président du Faso, tué le 15 octobre 1987. Blaise Compaoré, jugé et condamné à la prison à perpétuité, espère ne pas subir la rigueur de la Loi.
« J’assume et déplore, du fond du cœur, toutes les souffrances et drames vécus par toutes les victimes durant mes mandats à la tête du pays et demande à leurs familles de m’accorder leur pardon », reconnait Blaise Compaoré. S’il sollicite le pardon des parents de Sankara et d’autres Burkinabè qui ont souffert de son long règne de 27 ans, ce que Compaoré sait ce qu’il l’attend lors de son retour au Burkina.
« Blaise Compaoré envoie un courrier et demande pardon alors qu’il était là il y a quelques semaines. Pourquoi n’a-t-il pas fait lire cette lettre ? », a réagi Luc Damiba, le secrétaire général du Comité international du mémorial Thomas Sankara, cité par la presse burkinabè. « C’est une forme de diversion et de division qu’il sème dans l’esprit des gens », dit Luc Damiba.