Burkina/ Blaise Compaoré après avoir tué deux amis en 1989: » Je dors bien, je rêve et je ronfle parfois »
Blaise Compaoré, l’ex-président Burkinabè, pouvait faire preuve d’un cynisme diabolique, lorsqu’il était au pouvoir. En 1989, il a fait exécuter, au terme d’un procès expéditif, des compagnons d’armes. Ces derniers sont passés par les armes malgré la réprobation internationale. Et il en parlait avec un certain détachement…
Le procès de Blaise Compaoré dans l’assassinat de Thomas Sankara pourrait ouvrir la voie à d’autres. Comme celui de l’exécution de plusieurs compagnons de l’ex-président burkinabè. Il s’agit du Commandant Jean Baptiste Lingani et le Capitaine Henri Zongo, respectivement numéro 2 et numéro 3 du régime naissant de Blaise Compaoré.
Après leur exécution, Blaise Compaoré donne une interview hallucinante dans Jeune Afrique du 30 octobre 1989. Là, il y étale toute la plénitude de son cynisme. « Ces gens ont reconnu leur forfait. Ils ont été passés par les armes. C’est tout. Il n’y a pas d’autres éclaircissements à apporter« , répond sèchement Compaoré au journaliste qui veut en savoir sur les circonstances de l’exécution.
Et pour montrer qu’il se sent bien après avoir fait exécuter ses anciens amis, Blaise Compaoré déclare ensuite: « Je dors bien…Je rêve et je ronfle parfois...(…) Dès lors qu’ils ont été condamnés à mort il fallait les exécuter. Puisqu’il a été établi qu’ils étaient coupables. Je ne vois pas pourquoi il aurait fallu surseoir à cette exécution ».
Même quand le journaliste évoque la supplique du Pape Jean Paul II qui demande à Blaise Compaoré de ne pas faire tuer ses anciens compagnons, la réponse de celui qui doit répondre dans le procès Sankara est glaçante.
« Pourtant le pape Jean Paul II vous a adressé un message demandant votre clémence et surtout un procès équitable... », questionne le journaliste. Réponse hautaine de Compaoré: « C’est vous qui venez de m’informer…Je ne regarde ni la télévision et je n’écoute ni la radio. Aucun émissaire ne m’a remis un message du pape allant dans ce sens ».