Braquage de la BCEAO par Gbagbo: Koné Katinan fait des précisions et accuse
Laurent Gbagbo, l’ex président ivoirien, a été condamné par contumace à 20 ans de prison. La justice ivoirienne l’a reconnu coupable de casse de la BCEAO, emportant avec lui une forte somme d’argent.
Justin Koné Katinan, porte-parole de Laurent Gbagbo, est monté au créneau pour dénoncer l’attitude du pouvoir d’Abidjan. Pour lui, les allégations portées contre son mentor relève de la pure imagination. Dans un communiqué qu’il vient de produire, il a fait tenu à faire des précisions.
» L’Etat ivoirien, à travers le Trésor Public, a ouvert des comptes dans les livres de la BCEAO. Le plus important de ces comptes est celui tenu par l’Agent Comptable Central du Trésor (ACCT). Ce compte reçoit chaque jour les recettes collectées par les différents comptables des principales régies financières de l’Etat que sont la Direction Générale des impôts (DGI), la Direction Générale des Douanes (DGD) et, accessoirement, la Direction Générale de la Comptabilité Publique et du Trésor (DGCPT) communément appelé Trésor Public. Ce compte est mouvementé par la seule signature de l’ACCT qui est un haut fonctionnaire de l’Etat et un comptable public supérieur qui occupe le haut rang dans la hiérarchie comptable du Trésor Public. C’est à partir de son compte que tous les autres comptes du Trésor sont alimentés. Les signataires de ces sous-comptes sont tous des comptables publics qui agissent selon le droit budgétaire et sont astreints à des obligations sévères qui engagent leur responsabilité personnelle du double point de vue civil et pénal. Sur la base des fonds mis à leur disposition par l’ACCT, ils effectuent le paiement des dépenses publiques arrivées à maturité après avoir suivi toutes les étapes prévues par la procédure des dépenses publiques.
Par exemple, à la fin de chaque mois, en fonction de la position nette de son compte à la BCEAO, l’ACCT vire sur le compte de celui que tout le monde appelle le Payeur Général, la somme correspondant à la masse salariale arrêtée chaque mois par la Direction de la solde de la Direction Générale du budget. C’est le Payeur Général du Trésor (PGT) qui vire en aval, à partir de son compte crédité en amont par l’ACCT, sur les comptes des fonctionnaires ouverts dans les livres des banques privées les salaires de ceux-ci. Comme l’on peut bien le constater, ni le Ministre de l’Economie, ni le Ministre du budget encore moins le Premier ministre à fortiori le Président de la République ne signent sur des comptes de l’Etat à la BCEAO. Malgré la crise, le Gouvernement du Premier Ministre AKE NGBO a fait fonctionner l’Etat sur fonds propres dans le strict respect du droit budgétaire. Ainsi, les salaires des fonctionnaires des mois de décembre, janvier, février et mars avaient été versés sans aucun concours direct de la BCEAO. Tout juste après l’éviction manu militari du Président Laurent GBAGBO du pouvoir, le gouvernement français avait alloué un prêt de 400 millions d’Euros (environ 263 milliards de FCFA) au gouvernement de monsieur Ouattara pour, dit-on, payer les salaires. »a-t-il écrit.
A l’endroit de Sidi Touré, porte-parole du gouvernement, il a répondu en ces termes:
Ces accusations sont inacceptables et relèvent de la pure diffamation si l’on accorde à son auteur le strict minimum de connaissance du fonctionnement de l’Etat. Autrement, elles procéderaient d’une grande inculture qui n’est pas, non plus, tolérable au niveau de responsabilité qu’est celui de son auteur. La récurrence de ces accusations, malgré leur caractère invraisemblable, pourrait, à terme, transformer un gros mensonge en une vérité et corrompre ainsi l’opinion ivoirienne. Afin de mettre fin à cette forfaiture intolérable, cautionnée par certains juges ivoiriens, des précisions d’ordre technique s’imposent. Je formule le vœu que ces précisions puissent aider monsieur Sidi Touré et tutti quanti du gouvernement ivoirien, qui s’évertuent à perpétuer ce mensonge, à mieux connaître le fonctionnement d’un Etat. Je parle ici d’un Etat normal, respectueux des lois, tel qu’il a fonctionné jusqu’au 11 avril 2011 sous la houlette du Président Laurent GBAGBO.
Pour rappel, mercredi dernier, le ministre ivoirien de la communication, avait sur les antennes de France 24, accusé, l’adversaire d’Alassane Ouattara à la présidentielle de 2010 « d’avoir braqué la BCEAO et emporté des fortes sommes d’argent, dont une partie transférée au Ghana, a servi à déstabiliser la Côte d’Ivoire ».