Le 16 janvier 1977, vers 7 heures du matin, comme par extraordinaire, une centaine de mercenaires blancs et africains, déboulent armes en mains d’un avion tout juste immobilisé sur la piste de l’aéroport de Cotonou et tente de prendre le pouvoir en ce dimanche qui marquera l’histoire.
Au devant de cette attaque rocambolesque contre un Etat souverain d’Afrique de l’ouest se trouve le barbouze français Bob Denard. Il n’est pas à son premier coup sur le continent et se croit en territoire conquis. Avec ses hommes sûrs d’eux, ils attaquent de nombreux édifices publics dont le Palais de la Marina, résidence présidentielle .
Le bâtiment abritant le Trésor et l’ambassade du Nigeria sont atteints par leurs tirs. L’armée alertée à la radio. Elle lance la contre-attaque contre les assaillants, contraints de se replier sur l’aéroport. Dans leur débandade, les mercenaires abandonnent une dizaine d’hommes blessés sur le Tarmac et décollent en catastrophe. Mais surtout des armes françaises qui relieront Paris à ce coup foireux. Et aussi le Maroc fâché de la reconnaissance du Polisario par le Benin.
Il est environ 11 heures du matin lorsque le Lieutenant-Colonel Mathieu Kérékou et ses hommes font échouer « l’Opération Crevette », le 16 janvier. Les Béninois se souviennent de son appel à la radio ce jour historique pour leur pays qui perd une dizaine de soldats:
« Ainsi donc, un groupe de mercenaires à la solde de l’impérialisme international aux abois, a déclenché depuis ce matin à l’aube une agression armée contre le peuple béninois héroïque et sa révolution démocratique et populaire en attaquant la ville de Cotonou.(…) En conséquence, chaque militante et militant de la Révolution béninoise où qu’il se trouve, doit se considérer et se comporter comme un soldat au front, engagé dans un combat sacré pour sauver la patrie en danger ».