Les nouvelles autorités nigériennes sont clairement dans une posture de provocation des autorités maliennes. C’est un truisme que de l’affirmer. A plusieurs reprises, les autorités du Niger agressent verbalement les Maliens qui jusqu’à présent tempèrent dans leurs réactions face à Niamey. Mais avec la sortie du président Bazoum hier, à la suite du décès de l’ex-premier ministre malien Soumeylou Maïga, Bamako risque de réagir vigoureusement.
Qu’est-ce qui se passe dans la tête des nouvelles autorités nigériennes ? Pourquoi cherchent-elles inlassablement un conflit avec les dirigeants de la Transition au Mali ? Il n’y a que les plus hautes autorités du Niger qui peuvent le savoir. Car ce sont elles qui multiplient les escarmouches contre le Colonel Assimi Goïta et son régime. La dernière attaque en date est celle du président du Niger, Mohamed Bazoum. Ce dernier accuse carrément la junte malienne de crime.
« Je viens d’apprendre avec consternation la mort de Soumeylou Boubeye Maiga, ancien Premier ministre malien. Sa mort en prison rappelle celle du Président Modibo Keita en 1977. Je pensais que de tels assassinats relevaient d’une autre ère. Mes condoléances à sa famille et ses amis« , a tweeté le président Mohamed Bazoum, le lundi 21 mars, à la surprise générale.
Sur quelle base le président du Niger s’appuie pour qualifier la mort de Soumeylou Boubeye Maïga d’assassinat ? Son tweet est d’une vacuité sidérante sur ce fait. Pour un chef d’Etat, l’accusation est grave et devrait au moins contenir des éléments d’informations pouvant confondre les autorités maliennes. Mais écrire comme ça, accuser ainsi sans un début de preuve ne devrait aucunement venir d’un chef d’Etat. Absolument pas, à moins de poursuivre un agenda secret contre la Transition malienne.
La preuve que Mohamed Bazoum s’est lancé dans une spirale dangereuse est le message plutôt élégant, diplomatique et convenable en ce genre de circonstance, de l’ex-président Mahamadou Issoufou. Le ton mesuré, l’ancien président du Niger a salué la mémoire de l’illustre disparu, tout en présentant ses condoléances. Les réactions sous le Tweet de Bazoum pourraient lui indiquer directement le sentiment de répulsion que suscite sa sortie. Coutumier du fait, il contribue à envenimer les relations entre le Mali et le Niger. L’escalade pourrait conduire à une crise inévitable.