Une banque française accusée de complicité dans le génocide rwandais
Trois associations de la société civile en France ont intenté un procès contre BNP Paribas, l’accusant de complicité dans le génocide rwandais de 1994 qui a tué plus de 800 000 personnes. Sherpa, le Collectif des Parties Civiles pour le Rwanda et Ibuka France ont déclaré jeudi, que la banque avait transféré 1,3 million de dollars qui a été utilisé pour acheter des armes, en violation d’un embargo d’armes par les Nations Unies.
Ils déclarent que c’est le premier procès de ce genre contre une banque en France.
Le génocide rwandais a débuté après que l’avion du président rwandais Juvenal Habyarimana, un hutu, a été abattu. Les milices hutus ont ensuite massacré les membres de la minorité tutsi.
BNP Paribas ne s’est pas prononcée sur ces accusations. « Nous avons appris cela à travers les médias ». Dans un message électronique adressé à NPR, la banque a déclaré « Pour le moment, nous n’avons pas assez d’informations concernant la plainte pour pouvoir commenter ».
Les groupes allèguent qu’un mois après que les Nations unies ait imposé un embargo sur les armes au Rwanda, la banque a accepté de transférer les fonds du compte de la Banque nationale rwandaise au compte bancaire suisse d’un groupe africain de trafiquant d’armes. Ces trafiquants ont vendu 80 tonnes d’armes au colonel hutu Theoneste Bagosora. Bagosora a joué un rôle central dans le génocide et, en 2011, a été condamné à 35 ans de prison pour crimes contre l’humanité par le Tribunal pénal international pour le Rwanda.
La banque, selon les groupes, connaissait « la destination des fonds et savait que cela pourrait contribuer au génocide en cours ». Ce n’est pas la première fois que BNP Paribas est accusée de violation des embargos. En 2014, elle a plaidé coupable d’avoir violé l’embargo commercial des États-Unis pour aider des clients au Soudan, à Cuba et en Iran. « Au cours d’une période de huit ans, BNP Paribas a aidé ses clients à échapper aux sanctions en recouvrant leurs noms sur les transactions et en les remplaçant par des codes secrets ».