Avant les négociations avec Ouattara/ L’heure de la clarification a sonné au sein de l’opposition
A la suite de sa rencontre avec Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié, Président du PDCI et président du Conseil National de Transition va s’entretenir avec toutes les plateformes de l’opposition. Ce sera l’occasion de clarifier les postures de chacun et régler quelques petits comptes latents.
Quelle opposition et avec quelles revendications face à Alassane Ouattara dans les jours à venir ? C’est à cette question que les partis politiques membres de l’opposition devront répondre. Et cela lors de la rencontre qu’ils auront à la résidence de Henri Konan Bédié.
Bédié qui dit avoir accepté « de rencontrer Alassane Ouattara au nom de toutes les plateformes politiques de l’opposition« , a affirmé que cette entrevue a essentiellement porté sur « la préservation de la paix en Côte d’Ivoire« .
Mais selon Bédié, avant un nouveau round de discussions avec Ouattara » il semble indispensable, pour les plateformes politiques de l’opposition, de faire le point sur leurs attentes et leur vision de l’avenir ». L’urgence de cette rencontre de clarification est telle que le Président Bédié l’a unilatéralement fixée au « vendredi 13 novembre 2020 à 12h ».
L’objet même de la rencontre est tout un programme. Dans leurs « attentes et leur vision de l’avenir », les partis de l’opposition sont mis devant leurs responsabilités. Vont-ils continuer le bras de fer avec Ouattara ? En restant arc-boutés sur leur revendication principale qui est l’inéligibilité du champion du RHDP ?
La question se pose avec acuité vu les dissensions internes au sein de l’opposition sur l’opportunité de la création du Conseil National de Transition. Sur le CNT, des divergences d’approche sont apparues entre les promoteurs de la Transition que sont Bédié, Simone Gbagbo, Mamadou Koulibaly, le Cojep, GPS et des partisans de Gbagbo réunis au sein de EDS.
Selon nos informations, le gouvernement du CNT qui est mort-né a été la résultante d’une mésentente de dernière heure entre le groupe de Laurent Gbagbo et celui cornaqué par Bédié. Souscrivant à l’esprit du CNT mais se disant non-partant le groupe EDS qui prenait ses instructions depuis Bruxelles a tué dans l’œuf la dynamique du Conseil de Transition.
De plus, Bédié a pu mesurer le peu d’engouement des militants de l’opposition à paralyser la ville d’Abidjan. Or leur action était décisive pour inverser totalement le rapport de force dans la bataille contre Ouattara.
A ce sujet, les mots d’ordre confus, à la limite de l’indolence des responsables du FPI ont obligé Bédié à faire fi de la kyrielle de préalables de l’opposition avant toute discussion.
La rencontre de demain sera donc une occasion de définir enfin une ligne de conduite claire pour l’opposition en tenant compte du rapport de force sur le terrain.