L’Autriche est touchée durement par le Covid-19 comme on l’observe également dans plusieurs autres pays européens. Depuis le 26 décembre dernier, la république alpine est entrée dans un troisième confinement dont la sortie ne sera pas annoncée de sitôt. Certaines mesures sont même plus dures qu’en France: les écoles et les commerces non essentiels sont fermés et, depuis lundi 25 janvier, un masque de type FFP2 est obligatoire dans les supermarchés ou les transports.
Toujours dans la perspective de sécuriser les populations contre la pandémie, les autorités ont décidé que les sorties hors du domicile sans motif valable sont même interdites vingt-quatre heures sur vingt-quatre.
Toutefois, l’exception prévue par le gouvernement qui ne cesse de susciter le débat dans ce pays de 8,8 millions d’habitants c’est le droit d’aller faire du ski.
En Autriche, la neige est à la fois un pilier de l’identité nationale et une source de revenus importante, les stations ont en effet gardé le droit d’ouvrir leurs portes. Par contre en France, en Allemagne, ou en Italie c’est tout le contraire « Personne ne se contamine en faisant du ski », a martelé le mercredi 27 janvier, Günther Platter le président du Land du Tyrol, la région la plus dépendante du tourisme et des sports d’hiver,
Même si l’’Autriche a été secouée par l’épisode d’Ischgl, cette station surnommée « l’Ibiza des Alpes » où des milliers de touristes de toute l’Europe se sont contaminés en février et mars 2020, le lobby du ski l’a encore une fois emporté. Vienne a seulement décidé d’imposer une quarantaine aux voyageurs, d’interdire les nuitées touristiques dans les hôtels pour décourager les skieurs étrangers… et de rendre le FFP2 obligatoire sur les pistes !
Cela n’empêche pas les embouteillages dans les stations aux alentours de la capitale tous les week-ends, à tel point qu’un système de quota a été mis en place après la publication de photos montrant des stations bondées. Mais, surtout, pas une seule journée ne se passe sans qu’une nouvelle anecdote démontre que ces règles sont facilement contournables.
Mercredi 27 janvier, toute la presse autrichienne reprenait ainsi le cri d’alarme du maire de Sankt Anton-am-Arlberg, 2 372 habitants permanents, mais beaucoup plus l’hiver, dénonçant la présence « de dizaines de jeunes Anglais, Suédois et Danois » venus « faire du ski et la fête » dans sa commune du Tyrol. « « Apparemment, des conseils circulent sur Internet sur la manière de contourner les interdictions et de se rendre à Sankt Anton sans être contrôlé, notamment en train depuis Zürich », affirme Helmut Mall dans le Tiroler Tageszeitung.
Crédit photo: Le Monde