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Au moins 330 000 mineurs victimes d’abus sexuels dans l’Église catholique française depuis 1950

Au moins 330 000 enfants ont été victimes d’abus sexuels de la part de membres de l’Église catholique française depuis 1950, dont 216 000 par des prêtres et des membres du clergé, a indiqué mardi une commission indépendante dans un rapport qui démontre que l’exploitation sexuelle des mineurs dans l’Église était beaucoup plus grave que ce que l’on savait auparavant.

Ces conclusions figurent dans un rapport détaillé de 2 500 pages publié par une commission indépendante créée il y a trois ans à la demande de l’Église catholique de France.

Dans son rapport, la commission conclut qu’il y a eu au moins 2 900 à 3 200 auteurs d’agressions sexuelles sur des enfants parmi les membres du clergé – une estimation basée sur une analyse démographique et archivistique.

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La commission elle-même a identifié environ 2 700 victimes d’abus, mais des recherches et des sondages de grande envergure montrent qu’environ 216 000 victimes ont été abusées par des membres du clergé et que ce chiffre pourrait atteindre 330 000 si l’on inclut les abus commis par des membres laïcs de l’Église.

Le président de la commission, Jean-March Sauvé, a noté que l’Église n’a pas seulement omis de prendre les mesures nécessaires pour prévenir les abus, mais qu’elle a également fermé les yeux, ne signalant pas les abus et mettant parfois sciemment les enfants en contact avec des prédateurs.

La commission a demandé à l’État français de contribuer à l’indemnisation des victimes d’abus, notamment dans les cas trop anciens pour faire l’objet de poursuites judiciaires.

Le chef de la conférence épiscopale française a demandé pardon aux victimes et a déclaré que l’organisme se réunirait pour discuter des prochaines étapes.

80%. C’est le pourcentage de victimes qui étaient des garçons, issus de milieux sociaux très divers, selon le rapport.

Olivier Savignac, responsable de l’association de victimes d’abus sexuels « Parler et Revivre », a déclaré à l’Associated Press que le ratio élevé de victimes par agresseur est « terrifiant pour la société française, pour l’Église catholique ». Savignac, qui a également contribué à l’enquête, a ajouté : « Je percevais ce prêtre comme quelqu’un de bon, une personne attentionnée qui ne me ferait pas de mal. Mais c’est quand je me suis retrouvée sur ce lit à moitié nue et qu’il me touchait que j’ai compris que quelque chose n’allait pas…. Et on garde ça, c’est comme un kyste qui grossit, c’est comme une gangrène à l’intérieur du corps et de la psyché de la victime. »

La commission a été créée en 2018 après que l’Église catholique française a fait face à des critiques croissantes pour sa gestion des scandales d’abus sexuels. La création de la commission est intervenue à un moment où la confiance du public dans l’église était au plus bas.

Crédit photo : theguardian

Gaelle Kamdem

Bonjour, Gaelle Kamdem est une rédactrice chez Afrikmag. Passionnée de la communication et des langues, ma devise est : « travail, patience et honnêteté ». Je suis une amoureuse des voyages, de la lecture et du sport. paulegaelle@afrikmag.com

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