La pauvreté pousse les femmes du lac Malawi à troquer des faveurs sexuelles contre du poisson.
La prévalence de la pauvreté dans de nombreuses communautés riveraines des lacs en Afrique subsaharienne oblige les gens à s’engager dans des activités désespérées pour joindre les deux bouts. Ils n’ont souvent pas d’autres choix que de s’engager dans des activités précaires qui présentent de graves risques pour leur santé.
C’est le même scénario observé au lac Malawi. La pêche est un élément fondamental de la vie quotidienne dans les communautés malawites qui se trouvent à proximité des lacs. Ainsi, dans la plupart des cas, une femme prend les prises d’un pêcheur et promet de le payer une fois qu’elle a fait suffisamment de ventes. Au bout du compte, la femme ne parvient pas à faire assez de ventes pour produire l’argent nécessaire pour payer le pêcheur, alors elle rembourse l’homme par le sexe. Le sexe comme moyen de « compenser » peut venir soit de l’homme, soit de la femme. Il peut s’agir d’un accord tacite ou d’un accord explicite.
Ce sexe transactionnel n’est pas un phénomène nouveau, mais un phénomène enraciné dans ces sociétés. Mais tous ceux qui s’engagent dans cette voie n’en sont pas fiers, car de nombreuses commerçantes de poisson ne veulent pas que leurs voisins soient au courant de ces transactions. C’est un secret, alors il est difficile d’en arriver à un chiffre qui montre le nombre de pêcheurs et de vendeuses de poissons impliqués dans cette affaire.
Dans une société où la présence du VIH est une menace réelle, le risque de propagation du virus est tout simplement trop élevé. La pauvreté ne fait qu’aggraver les choses parce que les gens ont peu de possibilités d’améliorer leur vie et de joindre les deux bouts. C’est un cycle rude, cruel et perpétuel. C’est à cause de cette pauvreté que la lutte contre le VIH semble devenir une lutte insurmontable.
« La pauvreté est la principale raison pour laquelle on tronque le sexe contre du poisson », affirme Kachikho.
L’une des femmes qui vend du poisson dans le village de Chisamba, au Malawi, a déclaré : « Les pêcheurs veulent surtout avoir des rapports sexuels non protégés. Ils n’aiment pas les préservatifs ».
Alors que ces conditions sont florissantes, il devient difficile de lutter contre le VIH. Et cela est ensuite perpétué par une pauvreté abjecte. Les zones de pêche le long des rives des lacs sont des zones sensibles au VIH. On estime qu’au Malawi, 1 adulte sur 10 âgé de 15 à 64 ans est séropositif selon l’ONUSIDA.
La vie est certainement difficile pour les femmes qui se lancent dans la vente du poisson. Certains pêcheurs peuvent s’enfuir avec leurs équipements. Ils prennent le filet de pêche. On leur donne de l’argent et ils refusent de donner le poisson aux hommes. C’est un monde difficile.
D’autres femmes qui trouvent de meilleures opportunités laissent ce travail derrière elles pour commencer quelque chose de nouveau qui ne met pas leur vie en danger.
Échanger du poisson contre du sexe n’est pas facile pour n’importe quelle femme. Et lutter contre le VIH devient difficile dans ces circonstances. Mais s’il y a plus d’opportunités offertes aux femmes et de véritables tentatives de réduction de la pauvreté, la vie des femmes dans ces communautés va certainement changer.
Crédit photo : africanexponent