Procès de Gbagbo: le témoin P441 fait plusieurs déclarations contradictoires à la barre
Le procès de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé s’est poursuivi, mardi 11 mai. Pendant cette journée d’audience, il était question de revenir sur l’attaque qui avait eu lieu à la mosquée de Lem au quartier de Youpougon pendant la période de la crise post-électorale de 2011. En matinée, l’audience s’est déroulée à huis clos.
Dans l’après-midi, l’audience s’est poursuivie et la séance était cette fois publique.
Donnant la parole à l’accusation, c’est face à un témoin hésitant et approximatif qu’elle a posée des questions.
« Est-ce que vous êtes en mesure de vous rappeler de la date à laquelle monsieur Gbagbo a été arrêté ? », demande le substitut du procureur au témoin P441.
« Je sais que c’était le 11, mais je ne sais pas de quel mois », répond le témoin d’une voix fébrile. Laurent Gbagbo qui suivait attentivement, esquisse un sourire discret. Les questions du procureur continuent, les réponses approximatives du témoin aussi.
Eric MacDonald poursuit son interrogatoire en se focalisant sur un milicien pro-Gbagbo : Maguy le Tocard qui était présent le jour de l’attaque de la mosquée de Lem : « Pourriez-vous le reconnaître si on vous montrait une photo ? » « Non, j’ai des problème à reconnaître les hommes en uniforme », s’excuse encore le témoin.
Par la suite, c’est au tour de la défense de l’ancien président ivoirien d’interroger le témoin. Celle-ci met le témoin face à ses propres contradictions, surtout en évoquant ses déclarations faites devant les enquêteurs de la CPI.
« Dans ce rapport, vous dites qu’il y a eu des coups de feu autour de la mosquée le jour de l’attaque. (…) Que la police a participé à la lapidation des personnes qui se trouvaient aux alentours », argue l’avocat de Laurent Gbagbo. Le témoin conteste fermement : « Non je n’ai pas dit cela ! »
Au regard des incroyables contradictions, le substitut du procureur se demande si l’avocat de la défense a bel et bien entre les mains les déclarations du témoin P441 ou s’il s’agit de déclarations d’un autre témoin. Mais la réponse est sans appel : l’avocat de la défense a le bon rapport entre les mains, il s’agit bien des déclarations du témoin P441.