Cameroun : un concert citoyen de Rap interdit sans raison
Il y’a quelques jours, devait avoir lieu en plein cœur de la capitale politique du Cameroun, Yaoundé, un concert de musique d’un autre genre. Il devait avoir comme tête d’affiche Maahlox le vibeur auteur des titres à succès « tuer pour tuer » et « ça sort comme ça sort ». Avec lui le rappeur Neg Bello ambassadeur de l’association Génération Change, auteur du titre « Nouveau Type de camerounais ». Le prétexte du concert était la livraison de l’école primaire rénovée d’un quartier populaire de Yaoundé nommé Madagascar. Cette action salutaire a été l’œuvre de l’association Génération Change qui œuvre depuis plusieurs mois pour donner une nouvelle vie à la ville de Yaoundé qui se meurt parfois en manque de bonne santé, de bonne éducation, et de bonne voie de communication. Toutes les actions de cette association sont non lucratives et citoyennes. Ce sont les volontaires qui travaillent de leur gré pour la réalisation de ces actions sociales.
Il était donc question, après la fin des travaux de rénovation de l’école primaire de ce quartier de Yaoundé, d’organiser un concert de remerciement à tous ceux qui ont mis la main au moulin pour cela. Les affiches été déjà posées sur la plupart des lieux publics de la ville, les invitations données, et les annonces faites sur internet. Mais à la dernière minute, suite à un communiqué du rappeur Neg Bello, on apprend qu’il a été annulé :
« le concert de remerciement qui devrait se tenir ce jour à l’école publique bilingue Source de Madagascar a été interdit à la dernière minute par les autorités administratives pour des raisons qui nous sont inconnues. Je tiens à présenter des excuses au nom de génération Change à tous ceux qui ont effectué le déplacement des quatre coins du globe afin de donner du sourire aux enfants de Madagascar ».
Au Cameroun comme un peu partout en Afrique Noire, le rôle du rappeur n’est pas toujours considéré comme un rôle citoyen et digne de respect. Même lorsque les jeunes rappeurs comme Neg Bello à travers cette ONG dans laquelle il milite ont l’ambition de travailler pour l’éveil de nouveaux comportements et de nouvelles consciences, le politique met toujours tout à l’œuvre pour le rabaisser au rang du délinquant, du turbulent et du vandale.