Attentats de Paris: Le cerveau Salah Abdeslam arrêté. Les coulisses de l’opération
L’enquête sur les derniers attentat de Paris, survenus le 13 Novembre, connait désormais une évolution. L’un des cerveaux, le plus recherché d’Europe en la personne de Salah Abdeslam a été arrêté le vendredi 19 mars 2016 . Il était le seul des dix terroristes ayant semé la mort à Paris et à Saint-Denis, dans la nuit du 13 novembre à avoir survécu. Tout portait à croire que Salam Abdeslam s’était envolé pour la Turquie depuis Amsterdam, le lendemain des attentats. Certaines sources l’avaient même annoncé en Syrie, mais en réalité Salah Abdeslam n’a peut-être jamais quitté Bruxelles. Après quatre mois de traque, il a été interpellé à Molenbeek son quartier d’enfance.
Tout commence le mardi 15 mars, lorsque des membres de la section antiterroriste de la police belge, au nombre de quatre se présentent vers 14 h 15 rue du Dries, à Forest qui est une municipalité de Bruxelles, pour une simple vérification de domicile. L’appartement visé par la perquisition est alors considéré comme « froid » : il semble inoccupé, l’eau et l’électricité ayant été coupées depuis plusieurs semaines.
Mais les enquêteurs pensent que l’appartement a été loué sous une fausse identité par un certain Khalid El Bakraoui, à ce jour introuvable. Le hic est que c’est sous cette même identité qu’avait été loué quatre mois plus tôt un appartement à Charleroi, où avait séjourné le commando de terroriste avant les attentats de Paris.
Les policiers décident de perquisitionner l’appartement, mais dès leur arrivée, ils essuient des tirs nourris à l’arme lourde. Les quatre policiers sont blessés. Un suspect est tué il s’agit de Mohamed Belkaid, un Algérien en séjour illégal qui reste inconnu des services antiterroristes.
Au cours de la fusillade deux autres suspects prennent la fuite par les toits. Les policiers ne le savent pas encore mais, parmi les fugitifs se trouvent, l’homme que tout l’Europe recherche depuis Novembre 2015, Salah Abdeslam. La présence dans l’appartement sera confirmée que deux jours plus tard par la découverte de son empreinte digitale sur un verre.
Après l’opération ratée, un appel va faire basculer les choses. En effet, un ami de Salah Abdeslam téléphone aux policiers et apprend que ce dernier lui a demandé de l’aider à trouver une planque. Les enquêteurs retracent le numéro qui a appelé le témoin et parviennent à localiser le terroriste dans un appartement de Molenbeek. Ils lancent rapidement l’opération, pas question pour la coalition belgo-française, qui enquête sur les attentats du 13 Novembre, de perdre du temps : ils ont déjà raté à deux reprises Salah Abdeslam à Molenbeek et à Schaerbeek, où ses empreintes avaient également été retrouvées, le 10 décembre 2015.
Selon le quotidien le Monde, lorsque les policiers belges ont pénétré l’appartement où il avait trouvé refuge, Salah Abdeslam, vraisemblablement à court d’armes, en partie abandonnées au cours de sa cavale, s’est écrié : « Je suis Salah Abdeslam. » Il a été délogé en quelques minutes et est apparu furtivement, vêtu d’un survêtement, capuchon sur la tête, claudiquant entre les membres des unités spéciales qui l’encadraient et pointaient leurs armes vers les toits de ce quartier populaire où il a grandi. Son identification formelle n’interviendra qu’en fin de journée, vers 19 heures, après la comparaison de ses empreintes digitales.