Le Tchad a condamné à perpétuité plus de 400 rebelles à la suite du meurtre en 2021 de l’ancien président Idriss Deby, a déclaré un procureur.
A l’issue d’un procès collectif, ils ont été condamnés pour « actes de terrorisme, mercenariat, recrutement d’enfants soldats et voies de fait contre le chef de l’Etat », a précisé Mahamat El-Hadj Abba Nana, procureur de la capitale N’Djamena.
Nana a déclaré que « plus de 400 ont été condamnés » à perpétuité, tandis que 24 autres accusés ont été acquittés.
Début 2021, le principal groupe rebelle du pays, le Front pour le changement et la concorde au Tchad (FACT), a lancé une offensive sur le nord du pays depuis des bases en Libye.
Le groupe rebelle a dénoncé une « mascarade de procès, truffé de vices de forme et dont l’issue était connue d’avance ». Le chef du Fact, Mahamat Mahdi Ali a évoqué une « comédie » et assure que ce verdict n’entame en rien la détermination de son groupe.
Ces peines sont assorties d’amendes solidaires : 20 milliards de francs CFA de dédommagement pour l’État du Tchad et un milliard de francs CFA aux ayants droits de feu le président Idriss Déby. Après le verdict, Me Lokouldé a rendu visite à ses clients qui affirment garder le moral et comptent se pourvoir en cassation : « Ils ont un moral d’acier, parce qu’ils savent que leur sort a été déjà ficelé par le politique. Nous sommes déçus, parce que la cour ne nous ait pas suivis, mais nous avons des voies de recours. La loi nous offre la possibilité de nous pourvoir en cassation. Donc, dès demain, nous allons saisir la Cour suprême. »
Le 20 avril 2021, l’armée a annoncé que le maréchal Déby, dirigeant à la poigne de fer du Tchad pendant les trois décennies précédentes, était décédé des suites de blessures subies lors des combats.
Déby est mort juste après avoir été déclaré vainqueur d’une élection présidentielle qui lui a valu son sixième mandat.
Il a été immédiatement remplacé par l’un de ses fils, le général Mahamat Idriss Deby Itno, qui a pris les rênes à la tête d’une junte militaire de 15 membres.
