Yahya Jammeh ne dort plus sur ses deux oreilles. Pour cause, le gouvernement ghanéen est en train d’étudier l’extradition de l’ancien président gambien qui porterait sur le massacre de plus de 50 ouest-africains tués en 2005.
Accueilli par la Guinée Equatoriale, il serait contraint de justifier la disparition de ressortissants ghanéens, nigérians, ivoiriens et sénégalais en 2005. Pour tirer cette affaire au clair, le Ghana a ouvert un dossier auprès de son ministère des Affaires étrangères. Ainsi, C’est le ministre de l’information du Ghana, Mustapha Abdul Hamid qui fait l’annonce. A travers un communiqué envoyé aux médias, il a fait savoir que
« Human Rights Watch, avec Trial International a découvert de nouvelles preuves qui, d’après l’organisation, implique l’ancien président gambien Yahya Jammeh dans le meurtre des 44 Ghanéens tués le 22 juillet 2005 ».
Les familles des victimes soulagées
Après l’annonce de la poursuite en justice de Yahya Jammeh, les victimes gambiennes poussent un ouf de soulagement.
« Ce ne sont pas seulement les victimes ghanéennes qui veulent voir une avancée dans cette affaire », s’est prononcé Fatoumatta Sandeng, porte-parole de la ‘’Campagne pour traduire Yahya Jammeh et ses complices en justice’’.
« Nous, les victimes gambiennes, considérons que ceci est le début du processus qui vise à obliger Jammeh à répondre des crimes qui lui sont reprochés », se soulage-t-elle.
Le rapport de Human Right Watch qui plonge Jammeh
Dans un rapport du 16 mai dernier de Human Right Watch et Trial International, il est ressorti que plus 50 migrants dont 44 ghanéens et 2 sénégalais ont été tués en 2005 par une unité militaire dénommée les « Jungles » et contrôlées par Yahya Jammeh.
Dans ce document, ils indexent Yahya Jammeh comme étant à l’origine de ces décès.
Quelques mois auparavant, l’actuel président gambien, Barrow, avait fait savoir qu’il allait solliciter de la Guinée équatoriale une extradition si toutefois la Commission vérité, réconciliation et réparations recommande des poursuites à son encontre.
Par ailleurs, le gouvernement gambien et les activistes jugent que l’heure n’est pas encore à un procès équitable de Jammeh, en ce sens où les conditions politiques, institutionnelles et sécuritaires ne sont pas réunies.