La maire de Calais, Natacha Bouchart a pris un arrêté interdisant la distribution de nourriture aux migrants dans sa ville. Elle craint un « appel d’air » et la réformation d’une nouvelle « jungle ». Une mesure jugée « inhumaine » selon les associations.
Bonnet blanc et blanc bonnet
Sur le papier, les termes sont plus nuancés : l’arrêté calaisien ne vise pas explicitement les « distributions de repas », mais évoque des « occupations abusives et répétées » de la zone industrielle des Dunes, à l’écart du centre-ville, qui « sont de nature à troubler la tranquillité, la salubrité, la sécurité publiques ». Selon l’association Utopia 56, cela revient au même. Car c’est sur ces « dunes » que cette association procède régulièrement à la distribution de repas aux migrants. C’est pour cela que.Gaël Manzi, coordinateur d’Utopia 56 à Calais déclarait « l’arrêté nous vise directement ».
Des rassemblements qui engendrent des tensions
Les rassemblements de migrants seraient à la base de tensions entre les ethnies en présence. C’est ce que rapporte la mairie de Calais. Ces tensions ont plusieurs fois par le passé dégénéré en rixes, mais également provoqué des incendies et des explosions ». Un argument sécuritaire jugé « hypocrite » par Utopia 56 : « Évidemment qu’il y a des problèmes de sécurité, mais ce n’est pas en empêchant les migrants de manger qu’on va les régler », s’insurge le coordinateur.
Les associations comptent continuer leurs actions.
Malgré cet arrêté, les associations avec à leur tête Utopia 56 comptent continuer leurs actions. Utopia 56, qui gère également les maraudes dans la ville de Calais, ne compte pas stopper son aide. « On continuera à distribuer des repas parce que les gens ont besoin de manger », continue Gaël Manzi. Il ajoute: « Seulement, on ne s’installera plus sur la zone des Dunes, puisque c’est interdit. On ira se mettre un peu plus loin ». L’association distribue jusqu’ à 200 repas certains soirs, et 80 % des personnes qui viennent demander cette aide sont des jeunes.
