Amnesty International a révélé que de nouvelles armes en provenance de pays comme la Russie et la Turquie ont amplifié la guerre au Soudan. Le rapport a examiné un large échantillon de documents provenant de deux différents fournisseurs d’informations commerciales sur les expéditions afin de déterminer leurs conclusions. Des combats internes très dévastateurs ont lieu au Soudan depuis 2023.
Un rapport d’Amnesty International a montré que l’embargo sur les armes en vigueur au Darfour est explicitement bafoué par les mouvements d’armes étrangères vers et autour du Soudan.
Le rapport intitulé « De nouvelles armes alimentent le conflit au Soudan » détaille comment ces armes sont détenues par des personnes qui violent systématiquement les droits de l’homme.
« Ce conflit est alimenté par un approvisionnement en armes quasiment illimité au Soudan par des États et des entreprises du monde entier. Presque tous les pays voisins sont utilisés par divers groupes armés et États comme voies d’approvisionnement pour transférer des armes vers et autour du Soudan », peut-on lire dans le rapport.
« L’une des tendances inquiétantes identifiées par Amnesty International est le détournement d’armes légères normalement vendues sur le marché civil aux forces gouvernementales et aux groupes armés d’opposition.
« Des entreprises en Turquie et en Russie ont exporté des variantes d’armes légères telles que les fusils de précision Tigr (DMR) ou les fusils Saiga-MK, fabriqués par Kalashnikov Concern et normalement commercialisés auprès des propriétaires d’armes civils, à des marchands d’armes ayant des liens étroits avec l’armée soudanaise », ajoute le rapport.
Les enquêteurs d’Amnesty International ont examiné 1 900 documents d’expédition provenant de deux différents fournisseurs d’informations commerciales sur les expéditions, ainsi que des preuves numériques et de source ouverte, environ 2 000 photos et vidéos vérifiées, qui ont révélé que des armes récemment achetées ou fabriquées étaient utilisées par des groupes participant à la guerre au Soudan, notamment au Darfour, ainsi que des techniques de télédétection pour mener des recherches sur ces flux d’armes.
Entre février et mars 2024, Amnesty International a également mené des entretiens avec 17 spécialistes régionaux de l’armement et du Soudan afin de valider l’analyse des données et de comprendre les principaux flux d’approvisionnement en armes utilisées par les différentes factions.
Le Soudan est aux prises avec une catastrophe humanitaire et en matière de droits humains de grande ampleur depuis l’escalade de la guerre civile en avril 2023. La bataille entre les forces armées soudanaises (SAF), les forces de soutien rapide (RSF) et leurs alliés a tué environ 16 650 personnes et déplacé des millions d’autres, faisant du Soudan la plus grande catastrophe de déplacement interne au monde.