Antonio Guterres succède officiellement à Ban Ki-mon à la tête de l’ONU
L’ancien premier ministre portugais a été élu jeudi secrétaire général des Nations unies après avoir passé une décennie concluante à la tête du Haut-Commissariat aux réfugiés.
Son nom a fait l’unanimité. Le Portugais Antonio Guterres a obtenu jeudi le soutien des 15 membres du Conseil de sécurité et devrait devenir le prochain secrétaire général des Nations unies, selon des diplomates à l’issue d’une réunion à huis clos. L’ancien premier ministre du Portugal faisait figure de favori de ce scrutin après avoir terminé en tête des six votes préliminaires. La recommandation des membres du Conseil va désormais être transmise à l’Assemblée générale, chargée d’élire le secrétaire général. Celle-ci devrait être une formalité.
Antonio Guterres deviendra le neuvième à occuper ce poste hautement stratégique depuis la création des Nations unies en 1945. Il succédera au Sud-Coréen Ban Ki-moon, dont le second mandat de cinq ans expire à la fin de l’année. «Je connais très bien Antonio Guterres et je considère qu’il constitue un excellent choix», s’était félicité un peu plus tôt dans la journée l’actuel secrétaire général de l’ONU. «Son expérience passée de premier ministre du Portugal, sa vaste connaissance des affaires mondiales et sa vive intelligence lui seront bien utiles pour diriger les Nations unies dans une période cruciale.»
À 67 ans, Antonio Guterres a gagné ses galons de 2005 à 2015 comme Haut-Commissaire de l’ONU aux réfugiés (HCR). À ce titre, il a dû affronter avec la guerre en Syrie la plus grave crise humanitaire depuis la Seconde Guerre mondiale.
Un quatrième Européen à la tête l’ONU
Antonio Guterres sera le quatrième Européen à occuper le poste après l’Autrichien Kurt Waldheim. Il y a encore quelques mois, le Portugais était loin d’être favori pour décrocher le poste de secrétaire général. Les observateurs tablaient davantage sur une femme ou un candidat originaire d’Europe de l’Est, seule région du monde à ne pas avoir hérité du poste. Seulement la Bulgare Kristalina Georgieva, commissaire européenne au Budget et ancienne vice-présidente de la Banque mondiale, n’a pas convaincu.
De plus, la nomination d’un homme dont le pays appartient à l’Otan aurait pu être mal vu par la Russie. Mais, lors du grand oral devant l’Assemblée générale de l’ONU, le polyglotte, qui parle couramment anglais, français et espagnol, a su convaincre et est devenu rapidement l’homme à battre. «Il s’en est très bien tiré, confiait à l’AFP un diplomate du Conseil de sécurité au moment des premiers votes. Cela confirme sa performance dans les auditions.»
Le nouveau secrétaire général de l’ONU prendra ses fonctions le 1er janvier.
Avec le Figaro