Cameroun: « Assassinat » de Mgr Bala, Ali Aoudi Dienta explique comment il a retrouvé le corps
C’était le Vendredi 02 juin 2017. Alors que les chercheurs s’activaient à retrouver le corps de Mgr Jean Marie Benoit Bala, un jeune pêcheur de 27 ans appelé Ali Aoudi Dienta découvre fortuitement le corps sans vie de l’évêque de Bafia disparu depuis deux jours.
Ali Aoudi Dienta est originaire du Mali, et vit au Cameroun depuis 2015. L’homme est issu d’une famille de pêcheur. Installé à Ebebda, l’homme n’a pour principale activité que la pêche. C’est en allant jeter ses filets ce matin du vendredi 02 juin, que le pêcheur fera la découverte macabre qui fait encore parler d’elle.
Ali Aoudi Dienta explique que contrairement à ses camarades, lui, il lance ses filets à Tsang, un village situé à plus de 15 km au sud d’Ebebda, non loin de la frontière administrative avec l’arrondissement de Monatele. « J’y vais à moto, je gare au bord du fleuve et je prends ma pirogue », a-t-il fait savoir.
La découverte du Corps de l’évêque
Après avoir passé sept heures de temps dans cette pêche particulièrement infructueuse ce vendredi là, Ali Aoudi Dienta décide de regagner la rive. C’est alors qu’il voit un corps qui descend le long du fleuve. Le corps flotte sur le ventre. « Un peu plus loin, il y a des chutes. S’il avait été emporté par ces chutes, il y aurait eu très peu de chance qu’on le retrouve », explique Ousmane, un autre pêcheur.
Le jeune Malien va alors empoigner le corps par l’arrière du col et le hisser dans sa pirogue. L’homme explique ne pas avoir vraiment regardé la dépouille, mais se souvient de quelques détails comme la chemise à motifs, un pantalon de toile noir et des sandales. « Il portait une montre au bras qui fonctionnait encore », se souvient-il.
L’homme explique qu’il reconnaît n’avoir pas su de qui il s’agissait, mais avait dans l’idée que c’est peut être la personne recherchée par le groupe en amont. « Où je l’ai vu, ils ne l’auraient sans doute jamais retrouvé parce que cette partie du fleuve est dangereuse, les chutes sont proches, et eux, ils étaient encore loin », explique-t-il.
Il va ensuite regagner le bord et enfourcher sa moto. « Ma moto est tombée en panne sur la route. J’ai d’abord marché, puis j’ai emprunté la moto d’un ami pour aller à la gendarmerie », ajoute-t-il.
C’est sur le site de recherche, sous le pont, qu’il va retrouver le commandant de brigade. Après quelques questions au pêcheur, l’équipe de recherche, guidée par Ali, va mettre le cap au sud. La dépouille de l’évêque est retrouvée et enveloppée dans un sac mortuaire noir, puis chargée dans une pirogue motorisée.
Le corps sera identifié à l’arrivée, comme celui de Mgr Balla. Traité au formol, recouvert par la suite d’un drap blanc, puis embarqué dans une ambulance des sapeurs-pompiers, sa dépouille empruntera la direction de la morgue de l’hôpital général de Yaoundé.
