Abou Bakr al-Baghdadi, le leader autoproclamé de Daesh est mort dans la nuit de samedi à dimanche dans la région d’Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie. Une information confirmée par le président américain Donald Trump.
Comment les services américains ont-ils appris où se cachait le leader de Daesh ? Comment l’opération s’est-elle déroulée ? Aujourd’hui, quelques éléments de réponse sont disponibles.
Dans les faits, c’est un conseiller d’Abou Bakr al-Baghdadi qui a décidé de parler. En effet, Ismaël al Ethawi a pendant longtemps transmis certaines informations aux autorités irakiennes qui ont alors partagé ces données avec la coalition anti-Daesh. Selon les dires de cet homme « infiltré » al-Baghdadi lui, ne lésinait sur aucun moyen et usait de tous les stratagèmes afin de ne pas se faire reconnaître. Pendant des années, ce dernier a par exemple tenu plusieurs réunions militaires stratégiques avec sa garde rapprochée, dans de petits minibus remplis de légumes.
Au courant des faits et gestes de son ancien leader, Ethawi a accepté de partager sa connaissance de l’homme afin d’aider les autorités à reconstituer les pièces du puzzle et donc, à le traquer. Ce dernier était d’ailleurs très haut placé au sein de la hiérarchie de Daesh puis qu’il était considéré comme étant l’un des cinq principaux collaborateurs d’al-Baghdadi. Un homme proche du pouvoir, qui n’a pas hésité à fuir en Syrie en 2017 suite aux déboires de Daesh.
Sa trace a ensuite été perdue. Cependant, des proches d’al-Baghdadi ont été arrêtés au début de l’année. À l’époque, quatre Irakiens et un Syrien sont concernés. Ces derniers vont, un peu à la surprise générale, accepté de dévoiler certaines des planques du leader de Daesh. La CIA va alors développer tout un réseau et ce sont des informateurs syriens en poste à Idlib qui affirmeront avoir reconnu un Irakien en turban sur un petit marché. Cet homme n’est autre qu’Ethawi.
Très vite, les forces américaines comprendront qu’Idlib est le lieu privilégié par al-Baghdadi afin de se cacher. Cinq mois durant, la CIA va alors recueillir des données grâce à un satellite et plusieurs drones qui vont constamment surveiller le site. Il y a deux jours, al-Baghdadi qui passait quelques mois dans un village avant de se rendre dans un autre, quittait alors les lieux, à bord d’un minibus. Ce sera son dernier voyage puisqu’il se fera directement atteindre par les forces armées américaines qui l’empêcheront de s’en aller.
