Air France : les hôtesses refusent de porter le voile en Iran
Huit ans après la fermeture de la ligne, un avion Air France se posera le 17 avril sur une piste iranienne. Conséquence du réchauffement diplomatique entre l’Iran et l’Occident, la capitale iranienne ne sera plus totalement coupée du monde. Si la compagnie aérienne voit d’un bon œil cette opportunité, les hôtesses s’inquiètent.
En effet, des femmes membres du personnel navigant en cabine (PNC) ne souhaitent pas porter un voile, comme l’explique France TV Info. La loi iranienne exige le port de ce voile depuis la révolution islamique de 1979. « En théorie, le personnel féminin peut choisir entre un uniforme avec une jupe, et un autre avec un pantalon. Mais dans le cadre de la réouverture de la ligne Paris-Téhéran, nous avons reçu un mémento interne expliquant que les femmes seraient obligées de porter un pantalon, une veste longue, et de se voiler les cheveux dès la sortie de l’avion », annonce sur France TV Info Françoise Redolfi, secrétaire adjointe de l’Unsa PNC.
Les hôtesses ne portent pas de jugement sur le port du voile en Iran, mais dénoncent la contrainte qui leur est faite. Les organisations syndicales proposent un « nolontariat », à savoir la possibilité de refuser de se rendre à Téhéran, sans retenue de salaire, inscription dans le dossier professionnel ou répercussion sur les plannings.
Du côté de la compagnie, on joue la carte du dialogue. France TV Info affirme que plusieurs réunions ont été organisées avec les syndicats et le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT). Le but est de trouver « un compromis » tout en affirmant que « la tolérance et le respect des coutumes des pays que nous desservons font partie des valeurs de l’entreprise ».
« La direction assure être à l’écoute, mais elle campe sur ses positions, regrette Françoise Redolfi. On nous rappelle que la situation était la même avant 2008, lorsque la liaison existait encore, mais le contexte général est bien plus sensible qu’à l’époque : de nombreuses navigantes sont entrées en contact avec nous pour nous signifier qu’il était hors de question qu’elles soient obligées de se voiler. » En attendant, l’Unac a décidé d’alerter Laurence Rossignol, ministre des Droits des femmes.