Agrobusiness: des milliers de souscripteurs gazés par la police
Face à la situation des Agrobusiness en Côte d’Ivoire, Ce samedi 18 Février, les souscripteurs ont décidé de se rassembler pour réfléchir sur leur sors qui se trouve entre les mains des autorités ivoiriennes et également faire entendre leur mécontentement. Le lieu du meeting était à l’espace de l’hyper-marché Sococé, aux II Plateaux, dans la commune de Cocody à Abidjan.
Ils étaient près d’un millier de souscripteurs du secteur des agrobusiness à participer à un rassemblement lorsque les forces anti-émeute de la police ont violemment investis les lieux.
C’est avec stupéfaction que clients et autres usagers se sont retrouvés prisonniers pendant plusieurs heures le samedi dernier dans l’hypermarché. Les personnes présentes dans l’hypermarché se sont retrouvées, malgré elles, en plein cœur d’un conflit entre forces de police et souscripteurs et responsables de structures d’agrobusiness. Le décor donnait froid dans le dos, Gaz lacrymogène contre slogans, le face-à-face entre policiers et souscripteurs à l’agrobusiness a duré plusieurs heures.
C’est M. Innocent Gnelbin N’guessan, membre dirigeant du Syndicat des investisseurs indépendants de l’agrobusiness de Côte d’Ivoire (SIIABCI) qui a expliqué les raisons de la rixe entre les souscripteurs et les forces de l’ordre.
Un rassemblement autorisé puis interdit à la dernière minute
Selon Innocent Gnelbin, ce rassemblement a été décidé à la suite du communiqué du Trésor public en date du 04 février 2017 qui annonçait la mise en place d’un comité de veille afin de procéder au remboursement des souscripteurs. Le point essentiel de ce communiqué est son paragraphe 3 qui dit : « Élaboration d’un mode opératoire pour déterminer de façon consensuelle avec les souscripteurs, les critères, les conditions et les documents à produire pour le remboursement du capital investi ».
Le comité de veille a convié le mercredi 15 février dernier, les responsables des associations de souscripteurs à une séance de travail en vue de leur présenter une proposition de mode opératoire pour le remboursement des souscripteurs. Ayant été informés de ce mode opératoire, les responsables des associations des souscripteurs ont fait savoir au comité de veille qu’ils reviendront avec leurs observations sur ce document dans les plus brefs délais étant donné que tout doit se faire de façon consensuelle selon le communiqué du même comité de veille du 04 février 2017.
« A peine sortis du bureau du comité de veille, nous apprenons avec grand étonnement que le conseil de ministres a endossé le mode opératoire en question. Le lendemain, tous les journaux publient un communiqué du comité de veille en vue d’exécuter le mode opératoire. En réaction aux agissements peu commodes du comité de veille, la coalition des associations de souscripteurs informe le comité de veille par un courrier en date du 16 février 2017 en vue de surseoir à toute décision et nous accorder un délai jusqu’au lundi 20 février 2017 pour lui apporter nos solutions pour résoudre cette crise », indique M. Gnelbin.
Selon les responsables ce rassemblement a été autorisé (autorisation communale N°945/CC/SG/2017 de la mairie de Cocody) par la mairie de Cocody.
Mieux, la coalition des associations de souscripteurs assure avoir pris attache avec les services de police des II Plateaux pour la sécurisation de Evènement et informé par la même occasion le préfet de région.
« Nous avons payé la somme de 100.000 francs CFA pour avoir des éléments de la police afin de sécuriser le rassemblement. A notre grande surprise, nous recevons un sms de la mairie de Cocody le vendredi 17 février à 20 heures disant ceci : « sga cocody, Annulation de l’autorisation n0945/cc/sg/2017 du 16 fev 2017 par l’arrêté municipal n003/cc/sg/2017du17fev2017 ».
Ils seront reçu aux alentours de 22 heures, par le commissaire du 12ème arrondissement qui leur a annoncé que le grand rassemblement des souscripteurs initialement autorisé est désormais interdit par le préfet de région et que le maire de Cocody récuse même l’autorisation.
Selon lui, vu l’heure tardive de cette information, ils ont fait savoir au commissaire qu’il leur était impossible de porter l’information à tous les souscripteurs en provenance de tout le pays. L’objectif principal de cette rencontre est de consulter la base en vue d’analyser ensemble le mode opératoire qui leur a été proposé par le comité de veille. « Malgré notre insistance, rien n’y fit », déplore-t-il
La coalition des souscripteurs décide donc de ne plus reconnaître le comité de veille mis en place par le gouvernement et veut rencontrer Ouattara
Cette violence policière, selon les membres de la coalition des souscripteurs ne sera pas sans conséquence sur les négociations avec le gouvernement. Ainsi, au regard de cette interdiction qui leur a été signifiée et qui les a empêchés de manière brutale de consulter leur base pour l’informer et l’éclairer sur le mode opératoire.
Au regard de la mauvaise foi manifeste du comité de veille à l’égard des souscripteurs, et au regard enfin de l’exécution du mode opératoire par le comité de veille sans qu’aucun consensus ne soit trouvé avec les souscripteurs, les responsables de la coalition des souscripteurs décident ce qui suit : « La coalition des associations de souscripteurs ne reconnait plus le comité de veille comme un interlocuteur crédible pour la poursuite des discussions en vue de résoudre cette crise ; La coalition des associations de souscripteurs lance un appel à tous les souscripteurs de la Côte d’Ivoire et ceux de l’étranger de ne se faire recenser dans aucun guichet du trésor public jusqu’à nouvel ordre ; les remboursements des souscripteurs se feront sur la base des retours sur investissements (RSI) ; La coalition des associations des souscripteurs demande un dialogue direct avec le président de la République ; La libération de toutes les personnes qui ont été arrêtées ce samedi ».
Pour se faire entendre, un rassemblement a été décidé aujourd’hui lundi devant les locaux du Trésor public pour avec comme leitmotiv, ce cri : « RSI ou rien ». C’est aux cris ’’Ouattara voleur’’ scandés par eux que les souscripteurs se sont séparés en se donnant rendez-vous lundi au Plateau devant le Trésor public.
Pour rappel, un mandat d’arrêt international a été lancé la semaine dernière contre le Directeur Général de MonHévéa, principale structure d’AgroBusiness https://www.afrikmag.com/agrobusiness-un-mandat-darret-international-lance-contre-le-pdg-de-monhevea/
Source: Abidjan.net