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L’Afrique du Sud sous le coup de manifestations xénophobes

L’Afrique du Sud est-elle en proie à ses vieux démons ? Des centaines de Sud-Africains se sont réunis vendredi dans la capitale Pretoria pour une marche anti-immigrés qui fait suite à plusieurs journées de violences, ravivant le spectre des émeutes xénophobes et meurtrières de 2008 et 2015.

Réunies à l’appel d’un collectif d’habitants d’un township (bidonville) de Pretoria, environ 500 personnes s’étaient rassemblées dans la matinée et ont marché vers le ministère de l’Intérieur avant d’être dispersées par la police à grand renfort de balles en caoutchouc et de grenades assourdissantes et lacrymogènes.

Les forces de l’ordre se sont ensuite déployées dans ce quartier pour éviter tout incident avec des immigrés.

L'Afrique du Sud sous le coup de manifestations xénophobes

Les Nigérians sont la cible de ces manifestations

Depuis deux semaines, des dizaines de bâtiments occupés par des immigrants, notamment des Nigérians, soupçonnés d’abriter des maisons de passe ou du trafic de drogue, ont été brûlés par des riverains en colère à Johannesburg et à Pretoria. Ces incidents n’ont pas fait de victime mais conduit la police à renforcer sa présence et à procéder à de multiples arrestations.

« Ces violences en Afrique du Sud interviennent dans un contexte de chômage exponentiel (27,1 % des actifs étaient sans-emploi au 3e trimestre 2016, NDLR), et sont le fait d’une population très fragilisée économiquement. Cette population appauvrie des townships s’en prend aux immigrés illégaux, accusés de voler leur travail et verser dans le trafic de drogues », analyse Marianne Séverin, politologue spécialiste de l’Afrique du Sud, contactée par France 24.

« Profonde préoccupation »

Les ressortissants du Nigeria sont particulièrement ciblés par ces attaques. Jeudi, en représailles, une centaine de membres de l’Association nationale des étudiants nigérians ont défilé contre les violences dans la capitale nigériane Abuja, notamment devant les sièges des entreprises sud-africaines Multichoice (fournisseur de télévision par satellite) et MTN (téléphonie mobile).

« Tous les Sud-Africains du Nigeria doivent partir dans les 48 heures, sinon nous ne serons plus en mesure de garantir leur sécurité », a menacé leur responsable, Aruna Kadiri.

De son côté, le ministre de l’Intérieur sud-africain Malusi Gigaba a appelé « tous les Sud-Africains à prendre leurs distances avec la rhétorique ou les actions xénophobes ». Ces violences ont suscité une crise diplomatique avec le Nigeria : Abuja a convoqué jeudi l’ambassadeur sud-africain pour lui faire part de sa « profonde préoccupation » et exiger des mesures de protection des « vies et des biens des étrangers ».

Eunice Kouamé

Je suis Eunice KOUAME, une jeune femme passionnée de lecture, de développement personnel et de relations humaines en général. J'aime voyager, rigoler, cuisiner et surtout écrire. Vous pourrez consulter mes articles dans les rubriques conseils, couple, relations, actualités, inspiration, politique et chroniques( mon nouveau bébé ;) ) eunice.kouame@afrikmag.com

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