Le chef du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (UNOCA), François Louncény Fall, a prévenu vendredi 06 décembre le Conseil de sécurité de l’ONU que cette région continue de faire faire à des défis sécuritaires, humanitaires, socioéconomiques et en matière de droits humains, auxquels s’ajoutent les problèmes de sécurité liés au changement climatique.
« De façon générale, la situation politique et sécuritaire en Afrique centrale demeure préoccupante », a expliqué M. Louncény Fall devant les membres du Conseil.
Il a toutefois salué les succès enregistrés au cours de l’année écoulée en matière de réformes structurelles et de consolidation et construction de la paix. A ce titre, il a cité la finalisation de tous les documents et instruments majeures de la réforme de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), l’adoption du Plan d’action régional pour la mise en oeuvre de la résolution 1325 sur les femmes, la paix et la sécurité, et la création d’un réseau régional de la société civile, COPAC.
L’envoyé de l’ONU dans la région a noté que dans les prochains 18 mois, la plupart des Etats de cette région vont organiser de nouvelles élections. « Dans ce contexte, les efforts de promotion du dialogue national et d’une meilleure participation des femmes et des jeunes dans la gouvernance et la consolidation de la paix se poursuivent », a-t-il dit.
François Louncény Fall a souligné que le terrorisme représentait toujours une menace à la stabilité de l’Afrique centrale, en particulier dans le bassin du lac Tchad où Boko Haram reste actif.
S’agissant du changement climatique, il a noté que celui-ci avait souvent des implications directes sur la paix et la sécurité. Plusieurs pays de l’Afrique centrale font face à de graves catastrophes naturelles liées au changement climatique, comme par exemple la République du Congo qui est confrontée à de sérieuses inondations qui affectent environ 50.000 personnes.
Concernant le Cameroun, l’envoyé de l’ONU a noté que le gouvernement avait organisé un dialogue national du 30 septembre au 4 octobre, qui s’est achevé avec une série de recommandations destinés à répondre à la crise dans les régions anglophones. Il s’est toutefois dit « préoccupé par le niveau de violence qui continue de menacer la vie des Camerounais ».
Selon lui, une mise en œuvre rapide des recommandations du dialogue « constituera un pas supplémentaire vers une solution durable à la crise ». En outre, la tenue d’élections apaisées, inclusives et crédibles en 2020 « sera un test capital pour la démocratie dans le pays ».
François Louncény Fall a par ailleurs noté qu’au Tchad, la situation sécuritaire dans les trois provinces qui ont une frontière commune avec la Libye et le Soudan et sont en état d’urgence représente toujours un risque pour la consolidation d’une paix durable.
Quant à la République du Congo, il a estimé qu’il fallait poursuivre les efforts visant à créer un environnement politique favorable à la tenue de l’élection présidentielle en 2021.