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Abidjan-Affaire Mort d’une femme en couche: L’une des sages femmes exigeait 15.000 CFA aux patientes qui saignaient

Suite au décès d’une dame, en couche abandonnée par les agents de santé au sein de l’Hôpital Général de Marcory, évoqué dans notre édition du 11 Novembre https://afrikmag.com/abidjan-des-sages-femmes-causent-la-mort-dune-femme-enceinte/, Le sécretaire général du secrétaire général du Mouvement des infirmiers pour la défense de leurs droits (Mideci) s’est exprimé.

« Il est hors de question pour la Coordination des 14 syndicats de santé de s’approprier solidairement le dossier des sages-femmes incriminées dans la mort d’une femme en couche à l’hôpital général de Marcory » déclare Fofana Hamed, le secrétaire général 

 «Nous avons fait des visites à l’hôpital général de Marcory où il y a eu plusieurs plaintes. Il nous revenait, en effet, que les agents travaillaient mal. A preuve, une des sages-femmes, au prétexte que sa religion lui interdisait de voir le sang, exigeait 15.000 F Cfa à chaque patiente qu’elle traitait, si celle-ci saignait. Elle rackettait en fait les patientes puisqu’aucun accouchement ne peut se faire sans goutte de sang. Or, les accouchements sont gratuits. Nous sommes allés interpeller nos camarades. Mais, à notre grande surprise, plusieurs ont dit que nos initiatives ne les concernaient pas parce qu’ils n’étaient pas nos syndiqués. Si on fouille bien, les sages-femmes mises en cause, ne sont affiliées à aucun syndicat membre de la Coordination. Ce n’est pas parce que des gens ont mal travaillé et que cela éclate au grand jour que nous devrons aujourd’hui les défendre », explique le syndicaliste.

Pour Monsieur Fofana Hamed,  en dehors de la responsabilité des agents qui étaient de garde, la défaillance du système sanitaire national est à deplorer. Sur ce point, il a relevé la formation à l’Infas (Institut national de formation des agents de santé) du personnel paramédical (infirmiers et sages-femmes), et l’absence d’un Ordre pour ces deux corps. « C’est tout le tout système sanitaire qui est lui-même défaillant, et c’est le résultat que nous voyons sur le terrain aujourd’hui», a-t-il mis en cause. Comme failles, le leader syndical des infirmiers a dépeint, entre autres, le manque de personnel et d’équipements adaptés. «Ce n’est pas normal qu’une parturiente tombe de son lit. Mais, si l’hôpital de Marcory était doté de tables d’accouchement appropriées, les gardes-fous auraient pu la retenir et le choc n’aurait pas été fatal. Nous avons en fait des tables de soins de plaie et non d’accouchement, avec tous les mouvements violents qu’une couche induit », a-t-il souligné. Concernant la formation, il a déploré l’absence de formation continue pour les agents en service dans les hôpitaux publics et le manque de statut du personnel enseignant de l’Infas. « Nous avons aujourd’hui à l’école, des sages-femmes qui donnent des cours de gynéco-obstétrique en lieu et place de professeurs de médecine et de maîtres-assistants. On faisait les cours d’accouchement avec des mannequins. Cela ne se fait plus. Ce drame est le résultat de la formation au rabais. Il faut revenir à l’ancien système où les sages-femmes enseignent l’obstétrique. Les médecins et les infirmiers dispensent, eux, les cours de gynéco et de soins infirmiers. En outre, les sages-femmes ont aujourd’hui un Ordre sans code de déontologie pour le moment, et les infirmiers n’en ont pas. Il n’y a donc pas de code d’éthique et de déontologie, au point que chacun fait ce qu’il veut. Il faut donner l’Ordre aussi bien aux sages-femmes qu’aux infirmiers afin de doter ces deux corps de code d’éthique », a-t-il plaidé. 

Hippolyte YEO

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