Soudan: une adolescente condamnée à mort pour avoir tué son »mari violeur »
Une jeune soudanaise de 19 ans a été condamnée à mort par un tribunal d’Omdurman pour avoir poignardé à mort son mari qui, selon elle, l’aurait violée avec l’aide de sa famille.
Noura Hussein, une jeune soudanaise a été condamnée à mort pour avoir tué Abdulrahman Hammad, l’homme que son père l’avait forcée à épouser à l’âge de 16 ans (la loi soudanaise autorise le mariage des enfants de plus de 10 ans). Mais lorsque Noura Hussein a refusé d’avoir des rapports sexuels, son mari a appelé deux de ses frères et un cousin pour qu’ils l’aident à la violer, explique Amnesty International.
Elle s’était opposée au mariage et s’est évadée de la maison familiale pour aller vivre avec sa tante à Sennar, à environ 250 km de la capitale Khartoum. Elle y a vécu là pendant trois ans, mais déterminée à finir ses études. Un jour elle a reçu un mot de sa famille lui disant que le mariage avait été annulé, et qu’elle était la bienvenue à la maison.
À son retour, elle a vite compris que c’était un piège, rapporte The Guardian.
La cérémonie de mariage était en cours, et Noura a été dûment « donnée » au marié. Affolée, l’adolescente de 19 ans a refusé de consommer le mariage pendant plusieurs jours. Au cours de la semaine, son mari devenait de plus en plus agressif. C’est ainsi qu’il l’a violée, avec l’aide de ses parents qui l’ont immobilisé pendant l’acte.
Quand le mari est revenu le lendemain pour répéter le crime, Noura a riposté. Elle a poignardé son mari à plusieurs reprises, tuant finalement son »mari violeur ». Elle est ensuite retournée dans sa famille, qui l’aurait ensuite reniée et livrée à la police.
Un an plus tard, le 29 avril 2018, Noura a été reconnue coupable de meurtre. Le 10 mai, elle a été condamnée à mort. Sa famille s’est vue offrir le choix d’accepter une compensation monétaire pour le crime ou l’exécution. La famille et la communauté ont 15 jours pour faire appel de la sentence.
Depuis que la peine de mort a été prononcée, Twitter est en pleine effervescence. Plusieurs ONG des droits de l’homme, demandent justice pour elle.
Au cours des dernières années, des ONG et des militants des droits des femmes et des enfants ont multiplié les campagnes contre ces mariages forcés, notamment de mineures, un phénomène répandu au Soudan.