Jean-Pierre Bemba est devenu un membre du gouvernement Lukonde en République Démocratique du Congo. L’ancien prisonnier de la CPI, acquitté en 2018, intègre l’équipe gouvernementale de Félix Tshisekedi. Bemba n’est pas le seul poids lourd de la politique congolaise à devenir ministre, l’ex-directeur de cabinet de Tshisekedi, Vital Kamehre fait aussi son entrée, après un long moment de disgrâce.
Jean-Pierre Bemba, l’ancien vice-président de la RDC de 2003 à 2006, devient un membre important de la taskforce de Félix Tshisekedi, qui vient de le nommer vice-premier ministre et surtout ministre de la défense. L’ex-chef de guerre, condamné à 18 ans de prison par la Cour pénale internationale (CPI) pour des crimes commis en République centrafricaine, avait été acquitté en appel en 2018, au terme de dix ans d’emprisonnement.
Jean-Pierre Bemba est une grande pioche pour Tshisekedi car c’est un homme très populaire en RDC. En le nommant ministre de la Défense, Tshisekedi s’adjuge d’abord un soutien politique important, mais aussi l’adhésion des hommes fidèles à Bemba et prêts à se battre militairement contre les rebelles rwandais qui écument l’est de la RDC. La rébellion du M23 sait très bien que la nomination de Bemba est un signal.
Bemba se voit ainsi réhabilité après avoir traversé le désert à la CPI. Avec Jean-Pierre Bemba, un autre cador de politique congolaise revient aux devants de la scène. Il s’agit de Vital Kamerhe. Cet autre éléphant de la politique congolaise a été rappelé aux côtés de Félix Tshisekedi. Vital Kamerhe, ancien directeur de cabinet du président Félix Tshisekedi, condamné en 2020 à 20 ans de prison pour détournement de fonds avant d’être acquitté en appel en 2022, est nommé à l’Économie avec rang de vice-premier ministre aussi.
Les nominations de Jean-Pierre Bemba et Vital Kamerhe interviennent dans un contexte de guerre dans l’est de la RDC. A la suite des démissions des hommes de Kabila et de Katumbi, Tshisekedi entend se renforcer politiquement en faisant aujourd’hui une alliance avec des hommes qui comptent aussi dans la politique congolaise.