Ouzbékistan: La fille de l’ex-président Karimov arrêtée et emprisonnée
Le parquet général a indiqué dans un communiqué que la fille de l’ex-président ouzbek, Gounara Karimova, ayant vécu à Cologny de 2009 à 2013, est en détention.
En effet, elle avait été inculpée pour fraude, blanchiment d’argent et recel de devises étrangères, sans donner de sommes.
Ex-ambassadrice de son pays à l’ONU, mais aussi connue pour avoir organisé des défilés de mode, lancé une ligne de bijouterie ou sorti des chansons pop, son nom apparaît dans des affaires de corruption à grande échelle dans de nombreux pays.
En 2015 elle avait déjà été inculpée à une peine de contrôle judiciaire pour cinq ans, confirmant les rumeurs indiquant ces dernières années qu’elle était assignée à résidence.
Goulnara Karimova est la fille aînée du président Karimov décédé il y a un an après plus de 25 ans au pouvoir.
Un temps pressentie à la succession de son père, Mme Karimova est tombée en disgrâce après avoir comparé son père à Staline et s’être publiquement attaquée à sa mère et à sa sœur cadette.
Selon le parquet général ouzbek, elle aurait appartenu à un groupe du crime organisé contrôlant des actifs représentant plus d’un milliard d’euros dans 12 pays, dont des propriétés à Londres, Dubaï, Paris ou encore Saint-Tropez sur la Côte d’Azur.
Des demandes ont été envoyées aux autorités des pays concernés pour geler les actifs , qui comprennent la Suisse, mais aussi la Suède, l’Espagne, l’Irlande, l’Allemagne ou la Russie.
Goulnara Karimova avait été entendue les 9 et 10 décembre 2016 par des représentants du ministère public ouzbek en présence de représentant du Ministère public de la Confédération (MPC). Ce dernier avait confirmé qu’une de ses délégations s’était en effet rendue en Ouzbékistan.
Depuis 2012, le MPC a gelé les comptes en Suisse de Gulnara Karimova, qui réunissent des montants à hauteur de 800 millions de francs.
Qui était Karimov?
Né le 30 janvier 1938 à Samarcande, joyau de l’Asie centrale au cœur de la Route de la Soie, Islam Karimov a grandi dans un orphelinat avant de poursuivre des études de mécanique, puis d’économie.
Après avoir gravi tous les échelons de l’appareil du parti communiste à l’époque soviétique, il prend la tête de la république soviétique qu’il dirige pendant 25 ans avant de mourir en 2016.
A l’indépendance, en 1991, il parvient à se maintenir au pouvoir et s’emploie aussitôt à éliminer tous ses opposants.
Adepte de la torture, le président de l’Ouzbékistan était largement critiqué par des ONG internationales pour la répression qu’il menait contre sa population.
Emeraude ASSAH