Focus sur le gaz sarin, l’arme chimique utilisée dans le conflit en Syrie
Il y a quelques jours, toute la communauté internationale s’indignait face à une supposée utilisation d’arme chimique en Syrie. Finalement, des autopsies menées en Turquie ont confirmé, ce jeudi 6 avril, l’exposition des victimes de l’attaque aérienne de Khan Cheikhoun au gaz sarin. Un puissant neurotoxique, mortel, qui asphyxie quiconque l’inhale ou entre en contact avec lui.
Au moins 87 civils ont été tués à Khan Cheikhoun, dont une trentaine d’enfants, et près de 200 blessés. Le régime de Bachar al-Assad est soupçonné d’avoir déjà eu recours au gaz sarin le 21 août 2013 près de Damas. 1429 personnes, dont 426 enfants, avaient alors perdu la vie.
L’historique de ce gaz
L’invention de ce gaz revient à l’Allemagne nazie en 1938. Au départ, il s’agissait d’un insecticide. Incolore et inodore, il se présente sous forme liquide. En plus, il s’évapore rapidement, mais peut subsister dans les sols et les sédiments. Auparavant, le gaz sarin avait été utilisé lors de la guerre entre l’Iran et l’Irak dans les années 1980, ainsi que par la secte «Aum» au Japon, à Matsumoto en 1994 (8 morts) puis dans le métro de Tokyo en 1995 (12 morts).
Les effets du gaz
Le gaz sarin a la capacité de bloquer la transmission de l’influx nerveux, ce qui entraîne une mort par arrêt cardio-respiratoire. Il suffit d’un demi milligramme pour qu’il devienne mortel.
Les symptômes, que les médecins ont constaté sur les victimes de l’attaque menée contre les rebelles à Khan Cheikhoun, sont immédiatement reconnaissables : violents maux de tête, pupilles dilatées, hyper-salivation, convulsions, puis arrêt respiratoire et coma, avant la mort.
Un antidote existe
En cas de contact avec le gaz sarin, il faut agir très rapidement pour administrer un antidote. Les soldats français disposent ainsi de doses et de seringues contenant un mélange d’atropine, de pralidoxime et de diazepam, qu’ils peuvent s’injecter à travers leur tenue.