Bien que la discrimination de caste soit aujourd’hui interdite en Inde, il y a une caste, celle des Dalits qui demeure la plus misérable. AfrikMag fait une incursion dans cette société indienne complexe.
Une histoire triste
Une dalit de 14 ans est décédée fin juillet 2016 dans un hôpital de New Delhi après avoir été détenue pendant un mois en esclavage s3xuel par son voisin. Avant de succomber, l’adolescente a déclaré à la police que son ravisseur l’avait menacée avec un couteau, la forçait à boire du jus mélangé à l’acide. En plus, il ne la nourrissait pas et la violait plusieurs fois par jour avec ses connaissances. L’enquête a révélé qu’il s’agissait d’un second kidnapping. En effet, le premier avait été commis par le même individu fin décembre 2015 mais, il avait été relâché sous caution. Les médias locaux soulignent que le tribunal a été aussi complaisant envers le criminel car sa victime appartenait à la caste des Dalits (Intouchables), et donc que sa vie et sa liberté ne valaient rien…
L’origine canonique des Dalit
Selon l’ancien texte canonique littéraire indien Rig-Véda (rédigé entre 1700 et 1100 av. J.-C.), les Brahmanes viennent de la bouche de l’homme originel Purusha, les Kshatriyas étaient ses bras, les Vaishyas étaient ses cuisses et les Shudras étaient ses pieds. Il n’y a pas de place pour les Intouchables dans ce tableau du monde.
Des restrictions imposées aux Dalit
On considère qu’un Intouchable peut profaner les individus des castes supérieures, c’est pourquoi leurs maisons ont été construites en retrait. Il était autrefois interdit officiellement aux Intouchables d’entrer dans les restaurants et les temples, de porter des parapluies et des chaussures, de porter des chemises et des lunettes de soleil, tout en ayant le droit de manger de la viande.
Comment vivent les Dalit ?
Les Dalits représentent environ 170 millions de personnes, soit 16,6% de la population. La grande partie des Indiens démunis sont précisément des Dalits. Le niveau moyen d’alphabétisation à travers le pays s’élève à 75% mais il est à peine supérieur à 30% chez les Dalits. Statistiquement, près de la moitié des enfants de Dalit quittent l’école à cause des humiliations qu’ils y subissent. Ce sont eux qui représentent la majeure partie de chômeurs; et ceux qui travaillent sont généralement moins payés que les représentants des castes plus élevées.
Certains Dalit essaient tout de même de vaincre les stéréotypes
Sur 170 millions de Dalit en Inde, il y a seulement une trentaine de Dalit millionnaires. C’est cependant un espoir comme quoi on peut être Dalit et réussir financièrement.
L’exemple le plus marquant est celui de Ashok Khade.
Ashok Khade de la caste des Chamars (corroyeurs), fils d’un pauvre cordonnier analphabète, était docker le jour et lisait des manuels la nuit pour obtenir son diplôme d’ingénieur, sachant qu’il dormait dans la rue sous un escalier car il manquait d’argent pour louer une chambre. Aujourd’hui, ses compagnies réalisent des transactions pour des centaines de millions de dollars.