Agro-business: Bonne nouvelle, l’état ivoirien annonce le remboursement des souscriptions
Face à la tension aiguë qui secoue le pays vis à vis des systèmes d’agrobusiness, le gouvernement a décidé de prendre les choses en main. Afin de mener à bien les enquêtes, le gouvernement ivoirien avait gelé les compte bancaire des entreprises d’Agrobusiness. Les souscripteurs ont investi les rues de la capitale ivoirienne depuis plusieurs jours pour manifester contre cette décision du gouvernement.
Finalement le comité de veille des agrobusiness, mis sur pied par le gouvernement vient d’annoncer que le montant du capital investi sera remboursé à chaque souscripteur des 27 entreprises visées par la justice. Mais, les retours sur investissements (RSI) ne seront pas versés, apprend la note signée par le président du comité, le Directeur Général du Trésor de Côte d’Ivoire
Monsieur Assahore Konan Jacques y explique que le Gouvernement, dans le cadre du traitement de ce dossier, a donné des instructions en vue d’accélérer les procédures judiciaires en cours et de procéder au remboursement du capital investi par les souscripteurs «sur la base des fonds disponibles» comme relevé.
Le président du Comité explique également que le Comité de Veille a été mis en place pour procéder au remboursement du capital des souscripteurs dans la transparence et l’équité selon le dispositif suivant:
1- Établissement des listes authentifiées des souscripteurs et des montants investis par société. A ce sujet, la collaboration des banques, des sociétés concernées et des souscripteurs est vivement souhaitée ;
2- Identification des avoirs et biens des sociétés concernées, en plus des fonds déjà gelés, en vue de leur utilisation pour le remboursement des souscripteurs ;
3- Élaboration d’un mode opératoire pour déterminer de façon consensuelle avec les souscripteurs, les critères, les conditions et les documents à produire pour le remboursement du capital investi ;
4- Démarrage du remboursement des souscripteurs dans les banques où sont domiciliés les comptes gelés par l’Etat sur la base d’un chronogramme qui sera arrêté dans les meilleurs délais avec l’ensemble des acteurs.
Dans son communiqué, le Comité de Veille invite par ailleurs tous les souscripteurs à «rester calmes et sereins» tout en les rassurant que le remboursement du capital investi par chaque souscripteur «se fera avec leur implication et selon des règles qui seront connues de tous.»
Le porte parole du gouvernement annonçait il y a peu le remboursement des capitaux investis sur la base de ce qui était alors disponible, à savoir environ 22 milliards soit un tiers des 66 milliards investis par l’ensemble des souscripteurs.
La question est désormais de savoir si chaque souscripteur recevra l’intégralité ou le tiers de son capital investi comme annoncé
Ci dessous les explications du comité de veille sur le phénomène de l’Agro-business et assimilés
Face à la prolifération des sociétés dites d’agrobusiness et assimilés, une étude a été menée par les services compétents de l’Etat et des acteurs du système financier, en vue de faire la lumière sur la nature des activités desdites sociétés et de cerner les risques encourus par les populations.Dans l’attente des conclusions de cette étude, le Conseil des Ministres du 28 décembre 2016 informé, a invité les populations à la prudence et à la vigilance face aux promesses de gains rapides et élevés d’argent.
Dans cette même logique et à titre conservatoire, le Procureur de la République saisi, a mis sous surveillance les comptes des sociétés concernées en vue de préserver les intérêts des souscripteurs.
En effet, cette étude a révélé que ces sociétés collectent les fonds auprès des populations par appel public à l’épargne au mépris de la réglementation communautaire en vigueur qui prescrit l’autorisation préalable du Conseil Régional de l’Épargne Publique et des Marchés Financiers (CREPMF).
Il ressort également de cette étude que les retours sur investissement (#RSI) promis aux souscripteurs ne sont pas payés à partir des revenus issus de la vente des récoltes mais proviennent plutôt de nouvelles souscriptions.
Un tel système s’écroule dès lors que les derniers souscripteurs ne sont plus suffisamment nombreux pour payer les premiers souscripteurs. D’ailleurs, les auditions des promoteurs ont fait ressortir les premiers signes d’essoufflement du système bien avant l’intervention de L’État.
C’est pourquoi, L’État en tant que garant de l’intérêt général, a pris une série de mesures conservatoires dont le gel des comptes desdites sociétés pour sauvegarder les intérêts de chaque souscripteur.