Le président gambien sortant Yahya Jammeh a proclamé mardi l‘état d’urgence, invoquant “un niveau d’ingérence étrangère exceptionnel et sans précédent” dans le processus électoral et les affaires du pays, dans une déclaration télévisée
Jammeh a fait cette annonce à deux jours de l’investiture prévue de son successeur élu Adama Barrow, accueilli au Sénégal jusqu‘à cette date et dont il conteste en justice la victoire à l‘élection du 1er décembre.
Il a également déploré “l’atmosphère hostile injustifiée qui menace la souveraineté, la paix et la stabilité du pays”. Selon la Constitution, l‘état d’urgence dure sept jours lorsqu’il est proclamé par le chef de l’Etat, mais peut être porté à 90 jours avec l’approbation de l’Assemblée nationale.
Le Nigeria et les autres pays membres de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) préparent une intervention militaire en Gambie au cas où Yahya Jammeh refuse d’accepter le verdict des urnes et de quitter le pouvoir.
« Une décision a été prise qui prévoit qu’il ne demeure pas président à la fin de son mandat », a appris l’agence Reuters mardi de source militaire nigériane. Le Nigeria exerce actuellement la présidence tournante de la Cédéao.
Cette stratégie a reçu l’aval des Nations unies et de l’Union africaine, ajoute la même source. L’Union africaine a annoncé le 13 janvier qu’elle cesserait de reconnaître Yahya Jammeh comme président à compter du 19 janvier, le menaçant de « sérieuses conséquences » s’il ne cédait pas le pouvoir à son successeur.
Yahya Jammeh affirme vouloir rester en place tant que la justice n’aura pas statué sur ses recours électoraux, malgré les pressions internationales pour qu’il cède le pouvoir jeudi à la fin de l’expiration de son mandat