L’Indice Ibrahim de gouvernance en Afrique (IIAG) 2024, un ensemble de données biennales qui évalue les performances et les tendances en matière de gouvernance dans les 54 pays africains, a été publié. Le rapport couvre les progrès réalisés par les pays africains au cours de la dernière décennie, de 2014 à 2023.
L’IIAG, publié par la fondation Mo Ibrahim, évalue la performance de gouvernance dans chaque pays africain à partir de données collectées auprès de 49 sources indépendantes.
Le rapport 2024 de l’IIAG révèle que les progrès de la gouvernance en Afrique, qui stagnaient depuis quatre ans, se sont désormais arrêtés en 2022. L’arrêt notable des progrès de la gouvernance en Afrique est lié à la montée des conflits, de l’insécurité et au rétrécissement de l’espace démocratique sur le continent.
Ces facteurs compromettent considérablement les progrès cruciaux réalisés en matière de développement humain et économique, paralysant ainsi les progrès de la gouvernance en Afrique.
33 pays africains, qui représentent 52,1 % de la population du continent, ont progressé en matière de gouvernance entre 2014 et 2023. Le rapport note cependant que les 21 pays restants, qui abritent 48 % de la population africaine, ont vu leurs performances en matière de gouvernance décliner au cours de la même période, se retrouvant dans une situation pire qu’en 2014.
Les Seychelles sont apparues comme le pays le plus performant et le plus progressé dans le rapport, dépassant l’île Maurice de 2020, et se situant désormais confortablement à la première place.
Les progrès ou la détérioration ont été détaillés dans cinq ensembles de données qui comprennent les améliorations croissantes (13 pays), les signes avant-coureurs (11 pays), la détérioration croissante (11 pays), le ralentissement des améliorations (9 pays), le ralentissement de la détérioration (7 pays) et le rebond (3 pays).
Le Nigéria a été classé parmi les onze pays d’Afrique qui ont connu le plus haut niveau de détérioration de la gouvernance au cours de la période considérée.
Le rapport a vu le Nigeria chuter de trois places, passant de la 30e à la 33e place sur le continent, ce qui en fait l’un des États les plus mal dirigés depuis 2014.
Le tableau ci-dessous met en évidence les pays qui ont connu une détérioration accrue au cours de la décennie considérée ;
| Rang | Pays |
|---|---|
| 1 | Tunisie |
| 2 | Ile Maurice |
| 3 | Burkina Faso |
| 4 | Botswana |
| 5 | Eswatini |
| 6 | Ouganda |
| 7 | Nigeria |
| 8 | Mozambique |
| 9 | Soudan |
| 10 | Sénégal |
| 11 | Guinée |
Le rapport 2024 a mis en évidence d’importantes défaillances en matière de gouvernance au Nigéria, avec une baisse notable des indicateurs clés, tels que la sécurité et l’état de droit, qui sont passés de 43,9 % en 2014 à 39,7 %. La responsabilité et la transparence ont légèrement baissé, passant de 48 % à 47,3 %, la sécurité et la sûreté ont également connu une baisse significative, passant de 50,9 % à 39,9 %, tandis que l’état de droit et la justice ont également chuté de 50,6 % à 42,5 %.
Les efforts de lutte contre la corruption, bien que très faibles (28,9 %), ont été perçus comme une amélioration par rapport aux 25,9 % enregistrés en 2014.
