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Zlecaf / Alain Bayeni, Directeur Général du Commerce extérieur de la République du Congo :  » Redynamiser notre économie pour qu’elle soit dynamique et compétitive « 

Alain Bayeni, Directeur Général du Commerce extérieur du Congo explique dans cette interview les enjeux de la mise en route de la Zlecaf. Au Congo comme partout en Afrique, il s’agira pour tous les Africains de remonter leurs standards en matière d’entrepreneuriat afin d’être compétitifs.

Dans quel état se trouve la Zlecaf aujourd’hui concernant sa mise en œuvre au Congo ?

Comme vous le savez la zone de libre-échange continentale africain est ce grand projet de l’agenda de 63 de l’union africaine et 47 pays l’ont déjà ratifiée, 54 ont déjà signé et ne reste plus que l’Erythrée qui ne l’a pas encore signé. La République du Congo, notre pays, l’a déjà signé et ratifié. Nous avons mis en place une commission nationale de suivi et évaluation pour la mise en œuvre de la Zlecaf.

Au sein de cette commission nationale, il y a une coordination nationale qui est présidée par le premier ministre, chef du gouvernement. Ensuite, il y a le comité technique qui est présidé par votre humble serviteur le directeur général du commerce extérieur. Enfin, il y a un secrétariat permanent et un secrétariat permanent adjoint dont les animateurs ne sont pas encore nommés. Le Congo à l’instar d’autres pays africains qui ont ratifié l’accord portant création de la ZLECAF, s’est dotée d’une stratégie nationale 2021-2030 pour sa mise en œuvre à niveau du Congo.

Pouvez-vous décliner cette stratégie nationale ?

Zlecaf / Alain Bayeni, Directeur Général du Commerce extérieur de la République du Congo : " Redynamiser notre économie pour qu’elle soit dynamique et compétitive "

Cette stratégie se décline en sept points parmi lesquels je citerai le point relatif à l’amélioration du climat des affaires, le point relatif à l’instauration de la bonne gouvernance, le point relatif à la modification ou disons de l’adaptation de la réglementation nationale aux exigences de la Zlecaf. C’est-à-dire qu’il s’agit de et transformer les textes nationaux aux exigences de la zone de libre-échange continentale africaine.

Un autre point de la stratégie consiste à réfléchir à comment booster les exportations au niveau de la république pour faire en sorte que le Congo soit compétitif lorsque les frontières commerciales s’ouvriront en 2030. Comme vous le savez, le Congo a eu un délai avant d’ouvrir ses frontières. Ce délai lui permet de restructurer son économie parce que comme vous le savez, tous les pays africains ne se valent pas économiquement. On ne va pas comparer l’économie congolaise avec l’économie marocaine où l’économie sud-africaine.

Pendant ce temps, nous allons prendre des mesures ciblées destinées à promouvoir les secteurs productifs de notre économie. L’objectif est de faire en sorte qu’ils soient compétitifs. A ce sujet, les opérateurs économiques, le secteur privé sont interpellés. Nous avons organisé à Brazzaville, une journée d’échanges avec les opérateurs économiques pour discuter avec eux, leur demander s’ils étaient prêts à affronter la compétition en 2030 et si à cet effet, ils sont en train de prendre en compte les exigences de la zone de libre-échange continentale africaine. Bref, il s’agit donc pour nous, à travers cette stratégie nationale, de redynamiser notre économie pour qu’elle soit dynamique et compétitive.

Après avoir écouté le rapport du président Issoufou, quels sont vos motifs de satisfaction et quelles perspectives envisagez-vous ?

En écoutant le rapport du président Issoufou, il y a des lueurs d’espoirs. Parce qu’il y a des pays qui se sont engagés à commencer entre eux. Mais comme un enfant qui nait, il y a toujours des difficultés. Nous avons encore les tares de l’ancien système à savoir les barrières douanières, les entraves qui font que le commerce ne décolle pas véritablement persiste encore. Mais d’ici là, toutes ces barrières vont tomber avec la volonté de nos chefs d’Etat. De sorte que d’ici 2030, le commerce africain puisse bondir 10 à 15 pour cent, donc mieux qu’il ne l’est aujourd’hui à18 pour cent.

Vous qui êtes au cœur de toute cette stratégie, pensez que le Congo peut en dix ans passer d’une économie liée aux hydrocarbures à une économie diversifiée ?

Oui le Congo est prêt, en témoignent les différents plans nationaux de développement qui ont été pris au niveau du pays. Il y a le premier qui est parti de 2018 à 2022, le deuxième plan national part de 2022 à 2026. L’un des points essentiels de ce plan 2022-2026, c’est la diversification de l’économie à travers l’industrialisation du pays et l’Agriculture. Le Congo est déjà engagé dans cette dynamique. Des reformes sont engagés dans le domaine de l’agriculture ainsi que dans les zones économiques spéciales et pour faire en sorte que des PME naissent en restant la locomotive de notre économie. Le chef de l’Etat, Son Excellence Denis Sassou Nguesso en homme-orchestre s’y attèle dans son projet de société dénommé « Ensemble, poursuivons la marche ».

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