C’est une voix qui compte et qui porte en France, celle de Ségolène Royal. Elle fait partie des rares élites françaises à prendre du recul pour analyser la crise entre l’Ukraine et la Russie. Dans un entretien télévisé, elle s’est démarquée du battage médiatique occidental sur de présumés crimes commis par les Russes. Une posture digne qui lui vaut d’être prise comme une paria.
L’ancienne candidate à l’élection présidentielle française de 2007, Ségolène Royal n’est pas dupe. Elle sait très bien que dans la guerre en Ukraine, il y a une forte dose de manipulation occidentale pour accabler la Russie. Ce que pensent bas beaucoup de personnes qui ont peur de la réprobation des bienpensants occidentaux, elle le dit haut. Une position très courageuse dans une grisaille d’uniformisme.
Ségolène Royal ne gobe pas tout ce qui vient d’Ukraine. Non, elle a son analyse propre qui rejoint celle de nombreux analystes de cette crise. Zelensky n’est pas forcément le gentil monsieur dont le pays serait injustement envahi par la Russie. Dénonçant « une propagande de guerre par la peur » de Zelensky, Royal a notamment mis en doute, sur BFMTV, la réalité de « la maternité bombardée » dans le sud-est en mars.
« Vous pensez bien que, s’il y avait la moindre victime, le moindre bébé avec du sang, à l’heure des téléphones portables on les aurait eues (les images) », demande-t-elle aux journalistes surpris visiblement par un tel détachement sur la crise ukrainienne et les mensonges récurrents de la partie ukrainienne. Selon elle, « il a utilisé ça » pour interrompre le processus de paix.
« Le récit de viol d’enfant pendant sept heures sous les yeux des parents » est un storytelling qu’elle ne gobe pas. « C’est monstrueux d’aller diffuser des choses comme ça uniquement pour interrompre le processus de paix », a-t-elle affirmé. Ce que dit Ségolène Royal et qui heurte une certaine élite française atlantiste est pourtant documenté. Il y a eu trop de cas de manipulations des Ukrainiens pour accuser la Russie.