Coups d’Etat: Laurent Gbagbo crache ses vérités à Alassane Ouattara et à la CEDEAO
Laurent Gbagbo ne perd pas de vue son combat contre les 3e mandats en Afrique. Devant des jeunes de son parti, le président du Parti des Peuples Africains, a fustigé la tendance de certains chefs d’Etat à se maintenir au pouvoir en tripatouillant les constitutions. Un clin d’œil nouveau à son adversaire de toujours, Alassane Ouattara, dont les cerbères ne vont pas tarder à réagir.
Laurent Gbagbo a une position sur les coups d’Etat en Afrique. Pour lui, les changements de régime par la force ne sont pas des solutions pérennes aux problèmes africains. Ce sont des actes anti-démocratiques martèle Laurent Gbagbo. Cependant, il faut condamner tous les coups d’Etat quelque soit la forme qu’ils prennent. C’est la conviction du leader du PPA-CI. Aussi dénonce-t-il « les coups d’Etat civils », en référence aux changements de constitution.
« Mais je voulais dire quand dans un pays on fait des coups d’Etats civil et que ces coups d’Etats ne sont pas condamnés mais applaudis, il ne faut pas s’étonner après que des militaires fassent des coups d’Etat militaires. C’est ça je veux dire. Quand la Constitution dit qu’un homme ne peut faire que deux mandats présidentiels et qu’il en fait trois, c’est un coup d’Etat civil. Mais on ne le dit pas et on ne le condamne pas assez. Un coup d’Etat est un coup d’Etat« , a martelé Laurent Gbagbo, acclamé bruyamment par ses jeunes partisans.
Poursuivant son explication, Laurent Gbagbo déclare: « Vous voyez aux États-Unis si Joe Biden ou Donald Trump décidait, par exemple, de faire un troisième mandat mais ça serait la révolution dans tout le pays. Ils ne peuvent pas parce que ce qu’on écrit on doit le respecter. Ce qu’on met dans la Constitution, on doit le respecter. Quand tu as écris qu’il faut 02 mandats et que tu te débrouilles pour en faire 03, le militaire avec son fusil se dit j’ai une arme, eh ben je fais un coup d’Etat. Voilà les conséquences des actes des politiques ».
Au passage, Laurent Gbagbo fait un clin d’œil subliminal à Alassane Ouattara qui a le pied à l’étrier contre la junte militaire malienne. « Après ce sont eux qui sont durs avec les militaires. Mais un coup d’Etat est un coup d’état. Un coup d’Etat, c’est la rupture de l’ordre normal des choses. Je voulais du haut de cette tribune dire à toute la classe politique ivoirienne de laisser tomber les coups d’Etat, d’oublier les coups d’Etat, de laisser ça, et comme on le dit chez nous à Yopougon, de quitter dedans« , rappelle Laurent Gbagbo.